FAIRE PAYER

On sait que pour qu’une analyse ait des effets il faut que la personne qui est en analyse ne soit pas inféodée elle-même à une institution protectrice, ie qu’elle y mette du sien, qu’il y ait un risque et que ce soit payé par elle. C’est à dire peu importe le prix, l’important c’est que ce ne soit pas pris en charge par quelqu’un d’autre.

UN SEUL MOT VOUS MANQUE ET TOUT EST …

Enclenché ?

 

Je reviens aux relations que la vie enfantine entretient avec l’entourage ; et, à ce propos, je voudrais vous exhorter à ne pas oublier qu’aucun être humain n’a l’âge de ses années, qu’il reste, jusqu’à la fin de sa vie, enfant, petite fille, petit garçon. Il n’y a pas de passé, on ne surmonte jamais la période de l’enfant et on est dépendant de ses expériences enfantines.

( … )

Je me sens l’obligation, cette fois, d’aborder quelque chose que j’aurais déjà dû faire depuis longtemps : l’association des mots. J’ai déjà relevé la dernière fois que les difficultés dans la lecture reposent sur le fait qu’on tombe sur un mot donné dans une page, un mot qu’on saute apparemment mais qui entraîne une association et qui empêche que l’attention du lecteur reste attachée à la page. Son oeil reste attaché à la page, mais l’impulsion intérieure le contraint à s’abandonner à un autre cheminement de pensée

L’ESPRIT DU MOT WITZ …

La relation du mot d’esprit au rêve et à l’inconscient

[ … ] De la comparaison qu’on établit entre le contenu manifeste du rêve qui se trouve remémoré et les pensées latentes du rêve qu’on a découvertes de cette manière, résulte le concept de “travail du rêve”. Par le terme de travail du rêve, on désignera la somme totale des processus de transformation qui ont opéré le passage des pensées latentes du rêve au rêve manifeste. Ainsi donc, c’est au travail du rêve que s’attache le sentiment d’étrangeté que le rêve avait suscité auparavant en nous.

DÉCOMPLÉTUDE, UNE CONDITION SINE QUA NON

[ … ] N’oublions pas que le sujet attend de l’Autre, de ce grand Autre où se tient pour nous ce qui fait la maîtrise, où s’exerce pour nous tout ce qui est de l’ordre de la maîtrise, n’oublions pas que le Sujet attend de l’Autre le message qui lui fait savoir ce que lui Sujet, désire, puisqu’à défaut de ce message il risquerait de se trouver encore plus égaré, que je ne viens de l’évoquer, c’est-à-dire livré à l’angoisse.

 

Il y a là je crois, une interrogation qui vaut pour nous, de nous demander comment il se fait que le sujet soit à ce point encombré par son ex-sistence, de telle sorte qu’il veuille à tout prix la remettre à celui qui voudrait bien la prendre en charge, la remettre à un Autre, voire éventuellement le premier Autre susceptible d’en assurer la fonction. Comment cela se fait-il ?

COLETTE SOLER, L’OBJET a

« L’objet a, ses usages »

[ … ] Un pas de plus : l’objet a c’est ce qui manque, et tout ce qui ne manque pas, pour cause de discours, cherche à faire oublier. Dans le discours commun, dit discours du maître où le S1 ordonne la réalité aussi bien psychique que commune, le sujet est un sujet complété qui ne pense pas son manque, car le discours s’emploie au comblement de la béance. Sans cette opération de comblement, on ne comprendrait pas que l’universel de la castration ait pu être méconnu si massivement jusqu’à la psychanalyse. Et pas non plus que certains auteurs contemporains, pas plus bêtes que d’autres, brocardent le manque et tout au contraire croient être modernes en soutenant que désormais nous sommes dans ce qu’un film appelle The Land of plenty. Voyez un Sloterdijk et quelques autres dans la psychanalyse.

LA CENSURE ET LE RÊVE

Le rôle de la censure dans le rêve

Pour Freud, le motif principal de la déformation du rêve provient de la censure. Il rappelle qu’il s’agit d’une instance particulière, située à la frontière entre conscient et inconscient, qui laisse passer uniquement ce qui lui est agréable et retient le reste : ce qui se trouve alors écarté par la censure se trouve à l’état de refoulement et constitue le refoulé. Dans certains états comme le sommeil, la censure subit un relâchement, de sorte que le refoulé peut surgir dans la conscience sous forme de rêve. Mais comme la censure n’est pas totalement supprimée, même dans le rêve, le refoulé devra subir des modifications pour ne pas heurter la censure, ce qui conduit à la formation de compromis. Le processus de refoulement, suivi d’un relâchement de la censure et de la formation de compromis, n’est pas particulier au rêve, il se produit dans un grand nombre de situations psychopathologiques où l’on retrouve l’action de la condensation et du déplacement.

Par ailleurs, du fait de l’irruption des désirs inconscients non censurés qui peuvent réveiller le dormeur, il s’ensuit qu’un rêve réussi constitue aussi un accomplissement du désir de dormir. C’est pourquoi Freud considère que la fonction du rêve est aussi celle d’être le gardien du sommeil : “ Le rêve est le gardien du sommeil, et non son perturbateur.”

DÉBARRASSEZ-MOI DE L’AMOUR

La foi dans l’acte de parler, de promettre, demande un acte de confiance insensé dans l’Autre. En analyse, le seul fait d’oser dire « tout ce qui vous vient en tête », de pouvoir libérer ces mots perdus hantés par d’autres, les fantômes, de laisser se rouvrir des blessures infectées parce que tenues si longtemps au secret, est un bouleversement majeur. C’est de cette « répétition spirituelle dont parle Kierkegaard, comme figure de l’inespéré.

SÉANCES APRÈS SÉANCES

En séance, comment ça se passe ? 

« Des fois je me sens très irrité ou jaloux d’une attention qu’il a pu marqué au patient qui va s’en aller dont j’ai pu percevoir quelque chose. Ou pas. Mais j’en imagine quelque chose. Donc ça, ça va créer aussi une ambiance dans laquelle j’ai finalement envie ou pas envie, donc ça vient brimer ou ça vient influencer. C’est quand même extrêmement compliqué de savoir ce qui fait une bonne séance ou ce qui fait une mauvaise séance. Au total, il y a sans doute pas de réelles mauvaises séances, il y a des séances où on sort frustré en se disant qu’on a quand même passé beaucoup de temps pour rien sur ce canapé, que il s’est ennuyé, que on lui a rien donné à manger. Ça c’est ma manière de penser qui … – Ah vous voulez lui faire plaisir ? – Oui bien sûr oui. Une expression que j’utilisais qui est sans doute très associative pour le coup, c’était lui donner du « bon mangé(r) », je voulais lui donner en séance du « bon mangé(r) ». Alors seulement on en lui donne pas toujours du « bon mangé(r) » et quand on lui donne du « bon mangé(r) » finalement je ne suis pas sûr que ça marche par ailleurs. Mais oui il y a ça. Et donc là évidemment on entend à quel point j’ai besoin de lui faire plaisir à cet homme là, oui et à ce qu’il reconnaisse que je veux lui faire plaisir. Et donc tout ça ça fait parti du travail. »