CNRS – LA PSYCHANALYSE (extrait d’entretiens / 1)

CNRS – Extraits d’entretiens avec Daniel Friedmann – 1983

André Green

 » C’est certainement un désavantage de se rendre comte que, on ne peut pas expliquer à quelqu’un ce qu’est l’analyse autrement qu’en le mettant dans la situation analytique. Alors, je sais bien qu’on dira « mais alors, qu’est-ce-que ça veut dire ?, c’est une conversion religieuse ? « . Ça c’est une réponse qu’on s’attend à recevoir. Je comprends qu’on la donne mais je dirais que nous n’y pouvons rien. C’est-à-dire qu’il y a des conditions qui sont spécifiques à la réalisation d’une expérience et qui mettent en évidence un certain nombre de phénomènes qui n’apparaissent pas autrement ou qui ne sont pas observables autrement ou dont on ne peut pas faire l’expérience si on ne se met pas dans la condition nécessaire à cela.

Quand bien même on pourrait avoir un enregistrement qui serait plus ou moins fidèle, eh bien il ne pourrait pas donner une image véritable du travail de l’analyste car, bon, on entendrait la parole du patient et, de temps en temps les interventions de l’analyste, mais je dirais que l’essentiel du travail analytique serait perdu parce que l’essentiel du travail analytique c’est ce qui se fait dans la tête de l’analyste en silence.  » 

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