VIVRE AU RISQUE DU DIRE Extrait du texte écrit par Wanda Dabrowski Offre m’a été faite d’écrire quant à mon expérience de la psychanalyse, offre qui témoigne d’un lien de travail avec des psychanalystes dans une École. Écrire à partir de l’indicible, à partir de ce qui ne peut pas s’écrire, au coeur du noeud […]
Psychanalyse
WITZ OU LE MOT D’ESPRIT
Le Witz, ou trait d’esprit, met en rapport des choses et des pensées hétérogènes : il les condense, il les combine ou, mieux, il les marie, le plus souvent dans une mésalliance qui déclenche le rire de l’auditeur et surprend même celui qui l’énonce. le Witz a la fulgurance de l’éclair.
FCL – ÉTHIQUE DE LA SINGULARITÉ
On ne nait pas singulier, on peut seulement le devenir.
PERDRE ?, MOI ?, JAMAIS.
La stratégie de l’ego, c’est de ne jamais perdre. Eviter à tout prix le manque. Saturer le temps et l’espace. Rendre acceptable à la conscience toutes les raisons possibles d’échapper au vide laissé par l’autre quand il a disparu. On s’efforce d’oublier le reste, ce qui nous est difficile, voire contraire. La stratégie, fondée sur l’évitement, nécessite de la ruse. Quand la morsure de la perte réapparaît dans l’existence, à savoir que ce qui a été n’est plus, vient le sentiment d’indignité, de faute. De ce qui en nous a trébuché, n’a pas été à la hauteur. Persécution renouvelée du futur antérieur.
On peut mener le combat bien sûr. On s’y épuisera sans trouver la paix, on y gagnera aussi une intensité chaque fois renouvelée. Aucun « lâcher-prise » ne suffira à trouver la paix.
LE JOUR OÙ J’AI PRIS LA DÉCISION D’ALLER CONSULTER ‘QUELQU’UN’
‘ L’envie de se cacher dans un cabinet de psychanalyste et de comprendre enfin comment ça se passe, ce qui se passe, ce qui se dit et comment ça se dit. De savoir si ça fait du mal ou si ça fait du bien. De savoir si ce psychanalyste est comme le mien, s’ils sont tous pareils ou si ce cabinet ressemble à celui qu’on a fréquenté. Et puis aussi on voudrait que l’analyste avoue. Est-ce qu’il souffre ? Est ce qu’elle compatit ? Est ce qu’il rêve ? Est ce qu’elle s’ennuie ? Est ce qu’il nous aime ? Et puis enfin surtout comment tout ça va finir ?
ZEN ET PSYCHANALYSE
Contrairement à ce que le conscient soutient dans son totalitarisme surmoïque, il y a un savoir, une pensée, des sentiments et des sensations qui échappent à toute saisie rationnelle parce qu’ils voyagent vers l’ailleurs, sur d’autres libertés possibles de langage.
LE LANGAGE DES FLEURS ET DES CHOSES MUETTES
Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
IMPITOYABLE
c’est un théâtre impitoyable. Sans truc. Sans truc. Tout est dans le texte. Il faut lire le texte. Le problème de l’homme de théâtre c’est savoir lire, rien d’autre. Pour servir un poète, incarner des personnages, il faut savoir lire. Et c’est tout le problème aussi : savoir lire. Etre dedans. Tout est dedans. Et ce qui est admirable dans cette oeuvre, quand on descend dans ses profondeurs, c’est que cet homme, dans la solitude de sa chambre, a fait le tour du monde contemporain, a fait le tour de l’humanité contemporaine, il a fait le tour du coeur de l’Homme du XXème siècle. A partir de la solitude de sa chambre. C’est Pascal.
« Tout le malheur de l’Homme vient de ce qu’il ne peut rester seul, dans sa chambre, une heure avec lui-même. »
Beckett a su faire ça. Il n’y a pas de truc, il faut le lire. Je ne veux pas dire que le théâtre de Beckett est abstrait, et oh quelle chance on a d’avoir des hommes de théâtre concrets !Absolument pas. C’est de l’inverse qu’il s’agit. Le théâtre de Beckett est extrêmement charnel. Qu’est-ce que c’est Fin de partie ?, C’est la proposition d’incarnation, de jeu, vivant, la pensée déjà contenue dans Godot
« L’air est plein de nos cris mais l’habitude est une grande sourdine. »
IL N’Y A PAS DE SENS EN SOI
Le désir,
contraint de se faire parole dans le moule de la demande, est donc captif du procès du langage. Cependant, en raison de son antériorité logique sur la séquence du discours qui le fait advenir, c’est tout le langage lui-même qui reste pris dans les rets des déterminations inconscientes du désir.
SENS ET VÉRITÉ
dire vrai, cela signifie surtout que le sujet répond par ceci, qu’au fond il ou elle savait : ‘Je savais que ma révolte n’était pas sans couvrir une certaine complicité avec la légende familiale.’ Ou encore : ‘Je savais que cet enfant qui n’a pas vu le jour était voué au sacrifice.’ Bref, c’est au moment où le sujet dit ‘je mentais’ que nous sommes sûrs qu’il parle comme responsable, responsable de la vérité à laquelle répond maintenant son dire. En effet, ‘je mentais’ est la signification exacte de ce ‘je savais’. Car il s’agit bel et bien d’une vérité que le sujet trouve dans son analyse, seulement c’est le sort de tout ce qui se trouve que d’être rejeté en arrière comme ayant été toujours là. [ … ]