‘ Quand Tchoang-tseu est réveillé, il peut se demander si ce n’est pas le papillon qui rêve qu’il est Tchoang-tseu. Il a raison d’ailleurs, et doublement, d’abord parce que c’est ce qui prouve qu’il n’est pas fou, il ne se prend pas pour absolument identique à Tchoang-tseu – et, deuxièmement, parce qu’il ne croit pas si bien dire. Effectivement, c’est quand il était papillon qu’il se saisissait à quelque racine de son identité – qu’il était, et qu’il est dans son essence, ce papillon qui se peint à ses propres couleurs – et c’est par là, en dernière racine, qu’il est Tchoang-tseu.
NOTIONS PSYCHANALYTIQUES
MOI LA VÉRITÉ, JE PARLE
» Mais observez ceci, c’est que parlant de La Chose freudienne, il m’est arrivé de me lancer dans quelque chose que moi-même j’ai appelé une prosopopée. Il s’agit de La Vérité qui énonce :
« Je suis donc pour vous l’énigme, celle qui se dérobe aussitôt apparue, hommes qui tant vous entendez à me dissimuler sous les oripeaux de vos convenances. Je n’en admets pas moins que votre embarras soit sincère. »
Je note que le terme « embarras » a été pointé pour sa fonction ailleurs.
« Car même quand vous vous faites mes hérauts, vous ne valez pas plus à porter mes couleurs que ces habits qui sont les vôtres et pareils à vous-même, fantômes que vous êtes. Où vais-je donc passer en vous, où étais-je avant ce passage ? Peut-être un jour vous le dirai-je ? »
SURMOI, MASOCHISME ET DÉPENDANCE AMOUREUSE
‘ J’ai vraiment un problème de confiance en moi ‘
Pour, peut-être donner l’envie à certains de lire, d’aller plus loin, plus profond, voici quelques lignes, très sommaires, à propos d’une des instances psychiques fondamentales élaborées par Freud et non moins, entre autre, constitutive du sujet.
RÉSISTANCE À LA PSYCHANALYSE
Article écrit par Marianne Carabin à partir du texte de Sigmund Freud, Résistances à la psychanalyse, in Résultats, Idées, Problèmes II, 1925
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« Ich befinde mich einen Moment lang in der interessanten Lage night zu wissen o b das was ich mitteilen will alls längst bekannt und selbstverständlich oder als völlig neu une befremdend verwertet werden soll. »
« Je me trouve pour un instant dans la situation intéressante de ne pas savoir si ce que je veux communiquer est connu de longue date et va de soi, ou bien si cette communication apparaîtra comme entièrement nouvelle, voire inquiétante. »
1915-1916, Nouvelles conférences à la psychanalyse
ALBERT EINSTEIN A SIGMUND FREUD
Pourquoi la guerre ?
Lettre d’Einstein à Sigmund Freud
Correspondance entre Albert Einstein et Sigmund Freud.
Il s’agit de la version éditée à l’initiative de l’Institut International de Coopération Intellectuelle
Société des nations, en 1933.
Potsdam, le 30 juillet 1932.
Monsieur et Cher Ami,
Je suis heureux qu’en m’invitant à un libre échange de vues avec une personne de mon choix sur un sujet désigné à mon gré, la Société des Nations et son Institut international de Coopération Intellectuelle à Paris m’aient, en quelque sorte, donné l‘occasion précieuse de m’entretenir avec vous d’une question qui, en l’état présent les choses, m’apparaît comme la plus importante dans l’ordre de la civilisation : Existe-t-il un moyen d’affranchir les hommes de la menace de la guerre ?
L’IMPASSE DU MIROIR
Le symptôme, une parole bâillonnée
‘ Lacan souligne que c’est l’Imaginaire qui apparaît en premier lieu dans la pratique analytique, surtout lorsqu’on oublie que toute la cure est d’abord et avant tout une expérience de parole.
L’Imaginaire désigne ce qui relève de la relation en miroir. On y retrouve donc tout ce qui se rapporte à la rivalité comme à la comparaison, à l’admiration ou la critique. Tout ce qui est de l’ordre de la captation, de l’illusion, des modes de satisfaction est d’emblée appréhendé dans le registre de l’Imaginaire. Lacan fait référence à l’éthologie animale, qui va de la parade au combat, pour illustrer ce qu’est proprement l’Imaginaire, avec la fonction de signe donné à voir à l’autre. La sexualité est éminemment tributaire de ce registre.
COMMENT SE CRÉENT LES SYMPTÔMES
Les modes de formation de symptômes
Aux yeux du profane, ce sont les symptômes qui constitueraient l’essence de la maladie et la guérison consisterait pour lui la disparition des symptômes. Le médecin s’attache, au contraire, à distinguer entre symptômes et maladie et prétend que la disparition des symptômes est loin de signifier la guérison de la maladie. Mais ce qui reste de la maladie après disparition des symptômes, c’est la faculté de former de nouveaux symptômes. Aussi allons-nous provisoirement adopter le point de vue du profane et admettre qu’analyser les symptômes équivaut à comprendre la maladie.
RIDEAU
Le mot n’est pas un signe, mais noeud de signification
Et que je dise le mot ‘rideau’ par exemple, ce n’est pas seulement par convention désigner l’usage d’un objet que peuvent diversifier de mille manières les intentions sous lesquelles il est perçu par l’ouvrier, par le marchand, par le peintre ou par le psychologue gestaltiste, comme travail, valeur d’échange, physionomie colorée ou structure spatiale.
C’est par métaphore un rideau d’arbres ; par calembour les rides et les ris de l’eau, et mon ami Leiris dominant mieux que moi ces jeux glossolaliques. C’est par décret la limite de mon domaine ou par occasion l’écran de ma méditation dans la chambre que je partage. C’est par miracle l’espace ouvert sur l’infini, l’inconnu sur le seuil ou le départ dans le matin du solitaire. C’est par hantise le mouvement où se trahit la présence d’Agrippine au Conseil de l’Empire ou le regard de Mme de Chasteller sur le passage de Lucien Leuwen. C’est par méprise Polonius que je frappe : » Un rat ! un rat! un gros rat ! » C’est par interjection, à l’entracte du drame, le cri de mon impatience ou le mot de ma lassitude. Rideau !
C’est une image enfin du sens en tant que sens, qui pour se découvrir doit être dévoilé.
Lacan J., Propos sur la causalité psychique
L’ANTRE DE L’AUTRE
Che voï ?
[…] N’oublions pas que le sujet attend de l’Autre, de ce grand Autre où se tient pour nous la maîtrise, où s’exerce pour nous tout ce qui est de l’ordre de la maîtrise, n’oublions pas que le Sujet attend de l’Autre le message qui lui fait savoir ce que lui Sujet, désire, puisqu’à défaut de ce message il risquerait de se trouver encore plus égaré, que je ne viens de l’évoquer, c’est-à-dire livré à l’angoisse.
À L’ORIGINE DE LA PENSÉE, LE CORPS
La question des origines
Freud disait « Le patient, doit bien avoir raison d’une façon ou d’une autre ». Or, une des raisons fondamentales pour laquelle le patient a raison, c’est qu’il parle à partir de son propre corps, de ce que lui dicte son propre corps, loin de toute théorisation. Il y a d’ailleurs tout un courant philosophique qui a relevé que le théoricisme fait symptôme.