DU BON USAGE DE LA COLÈRE

Un texte de Jacques Sédat paru dans Études, novembre 2013

« Chante, Déesse, la colère d’Achille, fils de Pélée ;

funeste colère qui aux Achéens valut des souffrances sans nombre et jeta en pâture à Hadès tant d’âmes fières de héros. »
Ainsi, la colère est présente dès les premiers mots du texte le plus ancien de la civilisation occidentale, écrit au VIIIème siècle avant J.C. Néanmoins, par ce superbe incipit, Homère rappelle que dans l’Antiquité, la colère est l’apanage des dieux : les colères de Zeus sont épiques. Les colères de Dieu dans la Bible et certaines colères de Jésus dans l’Évangile ne sont pas moins mémorables.

LE GRAND AUTRE

Introduction

La jouissance du tragique,
s’il y a toujours un prix à payer pour soutenir quelque chose de son propre désir, c’est autre chose quand on se laisse fasciner par le tragique au point d’y trouver sa propre jouissance, ie quand on préfère la mort plutôt que la vie.

DÉSIR INCONSCIENT

Comment ça marche ? 

‘ … Il faut bien comprendre l’importance du désir inconscient […] qui nous apprend que la représentation inconsciente ne peut, en tant que telle, pénétrer dans le préconscient et qu’elle ne peut agir dans ce domaines que si elle s’allie à quelque représentation sans importance qui s’y trouvait déjà, à laquelle elle transfère son intensité et qui lui sert de couverture. C’est là le phénomène du transfert, qui explique tant de faits frappants dans la vie psychique […] ‘

 

FreudL’interprétation des rêves (1899)


Chagall * Le Cantique des Cantiques II

LA CAPACITÉ D’ÊTRE SEUL …

… en présence de l’autre

A quoi joue l’enfant ? A quoi jouons-nous ? 

A l’instar de l’enfant qui joue à « maman », nous jouons à faire comme les personnes qui sont pour nous les plus chéries, les plus aimées, les plus proches, les plus aimantes. L’un des problèmes est lorsque la personne la plus proche, donc la plus aimée, n’est pas la plus aimante. Et ça commence dès la naissance et même parfois avant même la naissance, dans les générations antérieures, chez papa et/ ou chez maman.

LA PULSION CHEZ FREUD

Extrait du travail intitulé Les Voix de Louis, 2011, Marianne Carabin

Enfant du passage d’un siècle à un autre, Freud est, à Vienne en 1874, un jeune étudiant en médecine à l’image de cette effervescence contextuelle de l’histoire de l’Humanité. En effet, à l’heure de la révolution industrielle, alors qu’explosent non seulement les mouvements artistiques, scientifiques et politiques – on peut laisser aller sa pensée de l’univers des Surréalistes avec Breton, Tzara ou Dali, à celui d’Einstein avec sa révolutionnaire relativité, en passant, à un niveau plus politique, par la séparation du Clergé et de l’Etat en 1905 – mais aussi l’écho futur des bombes qui rythmeront les deux guerres mondiales de la première moitié du siècle dernier, Freud assiste à des cours aussi divers que ceux enseignés par l’un des fondateurs de l’histologie, Ernst Wilhem von Brücke, sur la physiologie de la voix et du langage ou ceux, par Brentano, de philosophie, facultatifs depuis 1873 pour les carabins, évoquant nombre de voix sacrées à l’histoire de la pensée dont Freud est on ne peut plus friand.