INCONSCIENT ET SYMPTÔMES

La découverte de Breuer forme encore de nos jours la base du traitement psychanalytique. La proposition que les symptômes disparaissent lorsque leurs conditions inconscientes ont été rendues conscientes – j’ajouterai, rendue conscientes par l’analysant lui-même et grâce à la place tenue par le psychanalyste – a été confirmée par toutes les recherches ultérieures, malgré les complications les plus bizarres et les plus inattendues auxquelles on se heurte dans son application pratique. Notre thérapeutique agit en transformant l’inconscient en conscient, et elle n’agit que dans la mesure où elle est à même d’opérer cette transformation.

Faut-il ajouter qu’il ne suffit pas, bien entendu, de dire « mais je le sais ça ! », et que c’est bien à force de répétitions et de redites que quelque chose entre l’orifice auditif et l’oreille commence une permutation, pourrait-on dire cellulaire, laquelle aussi soudaine et franche puisse t’elle être ne peut se faire sans l’inlassable empêchement des manifestations de résistances avec lesquelles le sujet est en proie.

LE SYMPTÔME AUJOURD’HUI

Mais comment travailler avec les parents et c’est une question que l’on peut se poser aujourd’hui pour pas mal de situations ; comment travailler avec les parents face à cette fascination pour les réponses toutes faites de la science, face à ce savoir absolu qui les aveugle et qui leur permet de ne plus se demander l’effet de tout cela, sur eux ou sur leur fils ? Existera t’il une possibilité de se poser la question de la vérité de ce petit garçon en souffrance ? Et qu’en est il pour ces parents-là ? Que se passe t’il dans notre monde actuel lorsque la modernité se propose d’éradiquer le symptôme en effaçant au coup par coup chacune de ses manifestations ?, que ce soit par une réponse rééducative, médicamenteuse ou chirurgicale ?

COUPURE

Il est probable qu’il faille d’abord dégager la parole de sa dimension de distribution, de sa fonction plutôt polyphonique, comme on parle d’une polycopie, parole destinée à être mise dans toutes les oreilles avant qu’il puisse s’agir d’une parole incarnée et d’une parole créatrice.

LE CORPS N’EN FAIT QU’À SA TÊTE – 24 NOVEMBRE 2018 – NÎMES

Argument : N’en déplaise à ses détracteurs comme à nos défenses névrotiques, la psychanalyse lacanienne n’est pas une pratique « d’intellectuels ». La question du corps y est centrale. On vient en analyse avec son corps, un corps que l’angoisse tétanise, aux prises avec une douleur inouïe, absurde. Et si ce sont pures pensées qui semblent tyranniser le sujet, le corps est aussi de la partie sur le mode d’un refus. A l’envers l’opposé de toutes promesses de maîtrise : « Je fais ce que je veux de/avec mon corps», l’expérience montre que celui-ci semble vouloir n’en faire qu’à sa tête !

RÉSISTANCE À LA PSYCHANALYSE

« Le symptôme névrotique, à savoir sans cause organique apparente, est l’expression de cette attaque du lien et la résistance tient parfaitement là sa place puisque la question de ce qui nous lie est, bien entendu, « le plus important et le plus difficile des problèmes de la vie. »

COMMENT SE CRÉENT LES SYMPTÔMES

Nous nous trouvons ici en présence de la même situation que celle qui caractérise la formation de rêves. Nous savons que le rêve proprement dit, qui s’est formé dans l’inconscient à titre de réalisation d’un désir imaginaire inconscient, se heurte à une certaine activité (pré)consciente. Celle-ci impose au rêve inconscient sa censure à la suite de laquelle survient un compromis caractérisé par la formation d’un rêve manifeste. Or, il en est de même de la libido, dont l’objet, relégué dans l’inconscient, doit compter avec la force du moi préconscient. L’opposition qui s’est élevée contre cet objet au sein du moi constitue pour la libido une sorte de « contre-attaque » dirigée contre sa nouvelle position et l’oblige à choisir un mode d’expression qui puisse devenir aussi celui du moi. Ainsi naît le symptôme, qui est un produit considérablement déformé de la satisfaction inconsciente d’un désir libidineux, un produit équivoque, habilement choisi et possédant deux significations diamétralement opposées.