GEORGES DEVEREUX, LA RENONCIATION À L’IDENTITÉ

Pourquoi des sujets qui expriment au travers d’un symptôme psychique une douleur morale, un souci d’origine variable, souvent une injustice, un malaise existentiel, une culpabilité ou autre, peuvent-ils croire aux vertus d’une drogue magique qui les libérerait de la nécessité de réfléchir, qui leur enlèverait leur libre-arbitre, qui les réduirait à l’état de corps en souffrance livrés à des médecins détenteurs du pouvoir de leur ôter leurs angoisses comme l’on sectionnerait un appendice enflammé ?
On sait bien que les antidépresseurs et autres drogues légales sont les masques qui éloignent les patients d’eux-mêmes !

Il faut dire qu’à ce jeu, ils ne sont pas seuls. Un grand nombre de médecins trouvent leur compte à disposer par ce biais d’un pouvoir sur leurs patients. Comme disait Lacan, “elles [les professions médicales] assurent en effet un homme de se trouver à l’endroit de son interlocuteur dans une position où la supériorité est garantie à l’avance”.