LE VISIBLE ET L’INVISIBLE

Elle n’est pas un lexique, elle ne s’intéresse pas aux « significations des mots », elle ne cherche pas un substitut verbal du monde que nous voyons, elle ne le transforme pas en chose dite, elle ne s’installe pas dans l’ordre du dit ou de l’écrit, comme le logicien dans l’énoncé, le poète dans la parole ou le musicien dans la musique. Ce sont les choses mêmes, du fond de leur silence, qu’elle veut conduire à l’expression.

ÇA POUSSE AU DIRE

[ … ] Comme tous ceux à qui on recommande la psychanalyse comme ultime recours de pouvoir être reconnus comme artisans d’un dire, d’un dire qu’ils méconnaissent, d’un dire dont ils sont porteurs, dans l’extrême de leur singularité et qu’à être parlés par les autres, ils n’en sont pas moins détenteurs d’un dire qui cherche à se faire reconnaître. Je n’ai pas dit d’un dire qui cherche à se faire entendre, car il ne s’agit pas tant d’être entendu, qui toujours risque de nous rabattre sur le sens et le sens, que d’être reconnu dans cet appel qui confine à la demande d’amour. Car cet appel ici en jeu n’est pas sans lien avec cet appel premier auquel a été confronté le sujet avec le premier grand Autre qu’il aura rencontré et qui ne dit rien de ce qu’il veut. Du fait qu’il parle, le sujet demande.

LA POÉSIE, UN INSTRUMENT DE PENSÉES ET D’ÉCHANGES HUMAIN

On n’a pas idée devant le sujet souffrant, hein, d’être là, comme l’interlocuteur qui l’aide bien à souffrir, de façon qu’avec cette aide il cesse de devenir si perturbant. Alors, observez l’observateur ! Tous ces travaux, au niveau de la « simple » clinique, n’est-ce pas de la dénonciation… Je prendrais un exemple parce que c’est tellement difficile à expliquer ; on décrit un syndrome qu’on appelle maniaque dans le livre de psychiatrie et on dit qu’il y a de la causticité chez le malade. Il est caustique, le patient. Or, il suffit d’être pétri d’une certaine trempe, de devenir doué dans l’observation de l’observateur, pour savoir que le patient souffrant en question, il est très différemment caustique en fonction de qui il est en relation : qu’il est infiniment caustique à l’égard de celui qui ne le comprend pas. « La façon dont il m’interrogeait, j’en suis devenu fou furieux ! » Alors, arrivez au moins à savoir cela. Arrivez à démultiplier ses capacités d’écoute et d’échos.

INCONSCIENT ET SYMPTÔMES

La découverte de Breuer forme encore de nos jours la base du traitement psychanalytique. La proposition que les symptômes disparaissent lorsque leurs conditions inconscientes ont été rendues conscientes – j’ajouterai, rendue conscientes par l’analysant lui-même et grâce à la place tenue par le psychanalyste – a été confirmée par toutes les recherches ultérieures, malgré les complications les plus bizarres et les plus inattendues auxquelles on se heurte dans son application pratique. Notre thérapeutique agit en transformant l’inconscient en conscient, et elle n’agit que dans la mesure où elle est à même d’opérer cette transformation.

Faut-il ajouter qu’il ne suffit pas, bien entendu, de dire « mais je le sais ça ! », et que c’est bien à force de répétitions et de redites que quelque chose entre l’orifice auditif et l’oreille commence une permutation, pourrait-on dire cellulaire, laquelle aussi soudaine et franche puisse t’elle être ne peut se faire sans l’inlassable empêchement des manifestations de résistances avec lesquelles le sujet est en proie.

LE RÊVE NE CÈDE PAS

si cette écoute est réelle, elle est d’une puissance de réalisation incomparable… Car avant que le corps tombe malade, avant que l’accident survienne, bref, avant qu’il soit trop tard, le rêve est là.

Il vous enseigne à s’avancer vers cette ligne de front où la guerre fait rage, surtout quand le conflit est dissimulé au revers d’une paix sur laquelle tout semble s’accorder. Car dans les replis cachés de la dépression blanche, dans l’insistance d’une fatigue dont rien ne vient à bout, ni repos ni somnifère, le rêve ne cède pas.

AVIGNON 2019 – JOURNAL DE BORD DE MONSIEUR WILLIAM MESGUICH

‘L’émotion qui me submerge quand un spectateur me prend dans ces bras, après Artaud-Passion parce qu’il est dévasté par la parole du poète de la cruauté, par cette pensée incandescente qui dérange nos consciences bien-pensantes. « Je veux un théâtre de sang par lequel chaque représentation transformera celui qui joue, celui qui voit jouer. Il faut mobiliser la peur et expulser la violence. Dire l’innommable, l’ineffable et montrer l’invisible » et moi aussi, je suis touché. Au plus profond de mon être par cette parole essentielle, par cette torsion poétique, par ces mots qui résonnent longtemps dans nos âmes par trop indifférentes au monde qui nous entoure. ‘
William Mesguich

LA CRÉATION D’UN IDÉAL

C’est à ce moi idéal que s’adresse maintenant l’amour de soi dont jouissait dans l’enfance le moi réel. Il apparaît que le narcissisme est déplacé sur ce nouveau moi idéal qui se trouve, comme le moi infantile, en possession de toutes les perfections. Comme c’est chaque fois le cas dans le domaine de la libido, l’homme s’est ici montré incapable de renoncer à la satisfaction dont il a joui une fois. Il ne veut pas se passer de la perfection narcissique de son enfance ; s’il n’a pas pu la maintenir, car, pendant son développement, les réprimandes des autres l’ont troublé et son propre jugement s’est éveillé, il cherche à la regagner sous la nouvelle forme de l’idéal du moi.

ADDICTIONS : CLINIQUE DES RISQUES ET DÉPENDANCES – 2019 / 2020

Formation du 22 Novembre 2019 au 07 Juin 2020- 100heures sur 15 journées regroupées les vendredis

Ce diplôme universitaire s’adresse aux différents acteurs (du DRH au médecin, passant par le personnel paramédical, travailleurs sociaux, enseignants et autres psychologues) intervenants auprès d’adolescents et/ou d’adultes ayant maille à partir avec une consommation toxique, quelle qu’elle soit (alcool, drogues, médicaments, alimentation, etc.), ou une addiction comportementale (téléphone, travail, sexe etc.)