UNE VIE DEDANS ?

Comme la poésie, et proche de l’humour, la parole de l’analyste est un acte. Il n’y a pas de retour arrière et il n’y a pas à s’expliquer à son propos, sous peine de la détruire et de rester empêtré au coeur de la parole vide de nos indéfectibles fuites en avant. La souffrance et la répétition permettent son accès car ils sont déjà une tentative de sortir peut-être de notre camaraderie au symptôme, de notre aveuglement et autre surdité quant à nos gestes inadaptés, ou compulsifs, avec lesquels on peut se confondre jusqu’à ce que l’on appelle quelque fois notre identité.

LES INTERMITTENCES DE L’ÊTRE

[ .. ] Qui ne connait pas la dépression, qui ne se sent jamais l’âme entamée par le corps, envahie par sa faiblesse, est incapable d’apercevoir sur l’homme aucune vérité ; il faut venir en dessous, il faut regarder l’envers ; il faut ne plus pouvoir bouger, ni espérer, ni croire, pour constater. [ … ] Ce doit être la consolation de ceux qui expérimente ainsi à petits coups la mort qu’ils sont les seuls à savoir un peu comment la vie est faite.

DIGNITÉ

‘ Nous perdons ce qui fait la singularité de l’humain, ie son extrême vulnérabilité et sa capacité de faire de sa vulnérabilité le lieu même de sa dignité. ‘  R.Gori – La fabrique des imposteurs