On n’a pas idée devant le sujet souffrant, hein, d’être là, comme l’interlocuteur qui l’aide bien à souffrir, de façon qu’avec cette aide il cesse de devenir si perturbant. Alors, observez l’observateur ! Tous ces travaux, au niveau de la « simple » clinique, n’est-ce pas de la dénonciation… Je prendrais un exemple parce que c’est tellement difficile à expliquer ; on décrit un syndrome qu’on appelle maniaque dans le livre de psychiatrie et on dit qu’il y a de la causticité chez le malade. Il est caustique, le patient. Or, il suffit d’être pétri d’une certaine trempe, de devenir doué dans l’observation de l’observateur, pour savoir que le patient souffrant en question, il est très différemment caustique en fonction de qui il est en relation : qu’il est infiniment caustique à l’égard de celui qui ne le comprend pas. « La façon dont il m’interrogeait, j’en suis devenu fou furieux ! » Alors, arrivez au moins à savoir cela. Arrivez à démultiplier ses capacités d’écoute et d’échos.
psychiatrie
DE QUELLE RÉALITÉ POUVONS-NOUS PARLER ?
[…] une équipe soignante se débattant face à l’injonction hiérarchique de jeter un homme malade à la rue.
L’ ATELIER DU NON-FAIRE
‘ Le pavillon 53, une unité désaffectée de l’hôpital psychiatrique et ancien asile de Maison Blanche, à Neuilly sur Marne. Christian SABAS y est infirmier en 1983. Pour écouter l’émission proposée par France Culture cliquez ici