LA COMPULSION DE RÉPÉTITION

C’est ainsi qu’on connaît des personnes dont toutes les relations humaines vont vers la même issue : bienfaiteurs que leurs protégés, si différents soient-ils, abandonnent après quelque temps avec rancune, comme si’l leur était dévolu de boire l’ingratitude jusqu’à la lie ; hommes dont les amitiés s’achèvent par la trahison de l’ami ; ceux qui, de façon indéfiniment répétée, placent quelqu’un d’autre dans une position de grande autorité, soit pour eux seuls, soit aussi pour le public, et qui renversent renversent eux-mêmes cette autorité au bout d’un temps donné pour la remplacer par une autre ; amoureux dont chaque affaire de coeur avec les femmes traverse les mêmes phases et conduit à la même fin, etc. Cet « éternel retour du même » ne nous étonne guère lorsqu’il s’agit d’un comportement actif de l’intéressé et que nous découvrons dans sa nature un trait de caractère immuable qui ne peut que se manifester dans la répétition des mêmes expériences. Nous sommes bien plus fortement impressionnés par les cas où la personne semble vivre passivement quelque chose sur quoi elle n’a « aucune part » d’influence ; et pourtant elle ne fait que revivre toujours la répétition du même destin.

PRINCIPE DE PLAISIR ?

« Si l’on considère dans son ensemble le tableau dans lequel se rassemblent les manifestations du masochisme immanent de tant de personnes, celle de la réaction thérapeutique négative et de la conscience de culpabilité des névrosés, on ne pourra plus rester attaché à la croyance que le cours des évènements psychiques est exclusivement dominé par l’aspiration au plaisir. »