L’INTERPRÉTATION DES RÊVES – CHAPITRE VII (Extrait)

On peut toujours montrer qu’un second courant de pensées détermine les éléments que le premier n’avait pas déterminé. Si, par exemple, je voulais imaginer un nombre d’une façon tout à fait arbitraire, je ne le pourrais pas : le nombre qui me viendrait à l’esprit serait déterminé par des pensées qui peuvent être éloignées de mes intentions immédiates, mais qui n’en agissent pas moins d’une manière univoque et nécessaire. Les transformations que le rêve subit quand nous le racontons sont tout aussi peu arbitraires. Il y a une association d’idées entre elles et le contenu qu’elles remplacent, de sorte qu’elles nous aident à trouver ce contenu, qui peut-être a déjà été substitué à un autre.

LA GRADIVA

A la vérité, aucun écrivain digne de ce nom n’a jamais observé cet impératif. En effet, la description de la vie psychique de l’homme est bien son domaine le plus spécifique; il a été de tout temps le précurseur de la science et par là aussi celui de la psychologie scientifique. Mais la frontière entre les états psychiques que l’on dit normaux et ceux que l’on appelle pathologiques est d’une part conventionnelle et d’autre part si fluctuante que vraisemblablement, chacun de nous la franchit plusieurs fois au cours d’une journée.

RÉSISTANCE À LA PSYCHANALYSE

« Le symptôme névrotique, à savoir sans cause organique apparente, est l’expression de cette attaque du lien et la résistance tient parfaitement là sa place puisque la question de ce qui nous lie est, bien entendu, « le plus important et le plus difficile des problèmes de la vie. »

ALBERT EINSTEIN A SIGMUND FREUD

[ … ] Nous en arrivons ainsi à une dernière question : Existe-t-il une possibilité de diriger le développement psychique de l’homme de manière à le rendre mieux armé contre les psychoses de haine et de destruction ? Et loin de moi la pensée de ne songer ici qu’aux êtres dits incultes. J’ai pu éprouver moi-même que c’est bien plutôt la soi-disant « intelligence » qui se trouve être la proie la plus facile des funestes suggestions collectives, car elle n’a pas coutume de puiser aux sources de l’expérience vécue, et que c’est au contraire par le truchement du papier imprimé qu’elle se laisse le plus aisément et le plus complètement saisir. [ … ]

COMMENT SE CRÉENT LES SYMPTÔMES

Nous nous trouvons ici en présence de la même situation que celle qui caractérise la formation de rêves. Nous savons que le rêve proprement dit, qui s’est formé dans l’inconscient à titre de réalisation d’un désir imaginaire inconscient, se heurte à une certaine activité (pré)consciente. Celle-ci impose au rêve inconscient sa censure à la suite de laquelle survient un compromis caractérisé par la formation d’un rêve manifeste. Or, il en est de même de la libido, dont l’objet, relégué dans l’inconscient, doit compter avec la force du moi préconscient. L’opposition qui s’est élevée contre cet objet au sein du moi constitue pour la libido une sorte de « contre-attaque » dirigée contre sa nouvelle position et l’oblige à choisir un mode d’expression qui puisse devenir aussi celui du moi. Ainsi naît le symptôme, qui est un produit considérablement déformé de la satisfaction inconsciente d’un désir libidineux, un produit équivoque, habilement choisi et possédant deux significations diamétralement opposées.

LA DÉCOUVERTE DE L’INCONSCIENT

Littérature, politique, philosophie, économie, vie sociale : tous les domaines de l’activité humaine sont ici sollicités pour mettre en situation l’aventure des explorateurs de l’inconscient, l’acharnement qu’ils durent souvent déployer pour vaincre l’incrédulité et la résistance des institutions en place, la fécondité de leurs erreurs, la portée intellectuelle et pratique de leurs découvertes.

À L’ORIGINE DE LA PENSÉE, LE CORPS

Freud disait « Le patient, doit bien avoir raison d’une façon ou d’une autre ». Or, une des raisons fondamentales pour laquelle le patient a raison, c’est qu’il parle à partir de son propre corps, de que lui dicte son propre corps, loin de toute théorisation. Il y a d’ailleurs tout un courant philosophique qui a relevé que le théoricisme fait symptôme. […]

L’AUTRE EN QUESTION

‘ […] un être humain pas réduit à sa propre conscience, pas réduit à sa connaissance de lui, pas réduit ce qu’il peut dire de lui-même mais habité, j’emploie exprès ce mot habité, et porté mais aussi traversé et aussi malmené par des désirs, des paroles, quelque chose en quoi il ne peut se reconnaitre qu’en ayant du mal à dire que ça vient de lui. Des voix, des rêves… Qui rêve ? D’où viennent les rêves ? Les symptômes, d’où ça vient ? J’y comprends rien. Qui parle ? ‘

DU BON USAGE DE LA COLÈRE

Un texte de Jacques Sédat paru dans Études, novembre 2013 « Chante, Déesse, la colère d’Achille, fils de Pélée ; funeste colère qui aux Achéens valut des souffrances sans nombre et jeta en pâture à Hadès tant d’âmes fières de héros. » Ainsi, la colère est présente dès les premiers mots du texte le plus […]