NE TE TARGUE PAS DE COMPRENDRE

Parler c’est viser l’indicible Extrait du texte de Luiz Izcovich, Lacan, la tentation* Un désir, effet de séparation, détaché du programme conçu par l’Autre, et du destin qu’il m’avait forgé.  » Il y a tout d’abord dans la demande d’analyse une dimension d’alibi. On se présente avec une demande, sans savoir que c’est pour cacher […]

LE CENTRE DU MONDE

*Selbstbewusstsein, l’être de soi conscient, tout-conscient.

Plût au ciel qu’il en fût ainsi, mais l’histoire de la science elle-même, nous entendons de la nôtre et depuis qu’elle est née, si nous plaçons sa première naissance dans les mathématiques grecques, se présente plutôt en détours qui satisferont fort peu à cet immanentisme, (…)

TIC TAC TIC TAC TIC

On ne rêve pas seulement quand on dort.

… ‘ qu’il puisse y avoir un dire sans qu’on sache qui le dit voilà à quoi la pensée se dérobe. C’est une résistance ontique. C’est ce qui fait tiquer tous les adversaires de la psychanalyse. Et c’est ce qui fait tiquer le patient, névrosé du moins, qui tient tellement à être maître de ce qu’il dit.’

La méprise du sujet supposé savoir, Lacan, J., prononcé à l’Institut français de Naples le 14 décembre 1967 fut publié dans Scilicet, n°1, pp. 31 – 41

LE LONG CHEMIN

Etre lacanien est donc l’envers d’une idéologie er relève d’une praxis qui donne corps aux mots. Celui qui entreprend ce travail vivifiant trouvera le passage étroit entre « C’est écrit » qui fait le destin d’un sujet à une « Lettre sans destin » (mais pas sans marque) et d’ouvrir ainsi à ce sujet la possibilité rare du nouveau et de l’invention. Notons que l’invention n’a pas de mémoire. La mémoire a toujours une parenté.

LE CHAT ET LA SOURIS

Il existe de grandes similitudes entre analyse et écriture.
D’abord, dans l’un et l’autre cas, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, elles mobilisent une énergie si totale que s’en instaure un déplaisant état d’indisponibilité à tout ce qui leur est étranger – c’est-à-dire, en fait, tout le reste.
Ensuite, par le biais du regard intérieur qu’elles imposent, soit qu’il se concentre en propre sur l’univers mental où les temps se bousculent, soit sur l’exigence des personnages qui habitent leur créateur, l’une et l’autre impliquent un dédoublement dressant, entre celui qui les pratique et le monde extérieur, une cloche de verre ouatant les rumeurs de la vie.
Pas d’avantage que ceux qui n’ont jamais côtoyé la folie, ceux qui n’ont pu pénétrer au coeur de ce point focal de l’isolement ne peuvent comprendre ce que signifie une coupure absolue, ni le sens profond du mot « ailleurs ».

J’AI COMMENCÉ LA ROUTE, JE NE LE SAVAIS PAS, AU COEUR D’UN ÉTERNEL DÉSERT

Le psychanalyste est alors celui qui prend la main de quelqu’un pour l’accompagner et lui permettre d’apprendre de quoi est fait le rien, le noir, le sans-nom qu’il redoute tant ; peut-être alors est-il comme un chaman ou un Indien, celui qui sait lire dans les choses. Pouvoir faire confiance à quelqu’un qui sait faire ça n’a pas de prix, et ce n’est pas un travail d’apprendre les lois dans les livres, c’est un fruit de l’expérience. Je veux le dire avec force : il faut quand même bien comprendre sur quelle déchirure, sur quelle souffrance, sur quels renoncements repose le moindre concept lacanien.

MOUSTAFA SAFOUAN, 99 ANNÉES

« l’inconscient est structuré comme un langage », et souligne que, dès les premières années de son enseignement, Lacan chemine vers une conception de la psychanalyse comme savoir sans connaissance, où l’objet ne peut être saisi que par métaphore.

Psychanalyste, Moustafa Safouan est l’auteur de plusieurs ouvrages tous parus aux éditions du Seuil, notamment L’inconscient et son scribe (1982), Le transfert et le désir de l’analyste (1988), La parole ou la mort (1993)