» J’AIMERAIS CONNAÎTRE UN JOUR UN AMOUR QUI NE ME COÛTE RIEN « 

Oh non! … Et pourtant. 

VIII

Maintenant que les exposés qui précèdent nous ont familiarisés avec le travail du rêve, nous serons sans doute enclins à l’expliquer en y voyant un processus psychique tout à fait particulier dont, à notre connaissance, il n’existe pas d’équivalent. C’est sur le travail du rêve qu’est passé en quelques sorte le déconcertent que provoquait d’ordinaire en nous son produit, le rêve. En réalité, le travail du rêve n’est que le premier des processus psychiques par nous découverts dans une série d’autres, processus auxquels il faut ramener la genèse des symptômes hystériques, des idées anxieuses, obsédantes et délirantes. La condensation et surtout le déplacement sont deux caractères qui ne manquent jamais à ces autres processus. Le remaniement dans le sens de la visualisation reste en revanche particulier au travail du rêve. Si cette explication place le rêve dans la même série que les formations qu’on observe lors de l’entrée dans une maladie psychique, il deviendra d’autant plus important pour nous de connaître les conditions essentielles qui déterminent des processus tels que la formation du rêve. Nous verrons probablement non sans surprise que ni l’état de sommeil ni la maladie ne font partie de ces conditions indispensables. Toute une série de phénomènes de la vie quotidienne des gens bien portants – oubli, lapsus lingual, méprises, et une certaine classes d’erreurs – doivent leur naissance à un mécanisme analogue à celui du rêve et des autres membres de la série.

WITZ OU LE MOT D’ESPRIT

Le Witz, ou trait d’esprit, met en rapport des choses et des pensées hétérogènes : il les condense, il les combine ou, mieux, il les marie, le plus souvent dans une mésalliance qui déclenche le rire de l’auditeur et surprend même celui qui l’énonce. le Witz a la fulgurance de l’éclair.

LE SUICIDE, UNE PORTE

… Que les dieux rêvés ne peuvent même fermer.

 » On change à volonté la fleur et le parfum, car notre gaz imperceptible, donne à la mort l’odeur de la fleur qu’on aima. « 

Il y a les passages à l’acte et il y a le dire. Et il y a l’entendre. 

 » La Seine s’étalait devant ma maison, sans une ride, et vernie par le soleil du matin. (…) La sensation de vie qui recommence chaque jour, de la vie fraîche, gaie, amoureuse, frémissant dans les feuilles, palpitant dans l’air, miroitant dans l’eau. On me remit les journaux que le facteur venait d’apporter et je m’en allai sur la rive, à pas tranquilles, pour les lire. Dans le premier que j’ouvris, j’aperçus ces mots : 
.
« STATISTIQUES DES SUICIDÉS »
(…)

ESSAIS DE PSYCHANALYSE – FREUD SIGMUND

Psychologie des foules et analyse du moi (1921)

Dans les rapports dont il a été question, aux parents et aux frères et soeurs, à la bien-aimée, à l’ami, au professeur et au médecin, l’individu ne subit jamais que l’influence d’une seule personne ou d’un très petit nombre de personnes dont chacune a acquis une importance énorme. Or on est habitué, quand on parle de psychologie des foules, à faire abstraction de ces relations et à isoler, comme objet de la recherche, l’influence exercée simultanément sur l’individu par un grand nombre de personnes avec lesquelles il est lié de quelque manière, alors que, par ailleurs, elles peuvent bien à maints égards lui être étrangères.

AVEC LE PSYCHANALYSTE, L’HOMME SE RÉVEILLE

Le courage d’écrire

AVEC LE PSYCHANALYSTE, L’HOMME SE RÉVEILLE

« Qui n’a pas eu la chance de suivre les enseignements d’Olivier Grignon pourra découvrir, en lisant les textes de ses conférences ici réunies, le travail d’un psychanalyste soucieux de transmettre à ses auditoires une psychanalyse vivante, en mouvement, forgeant sa recherche en l’inscrivant systématiquement dans un permanent dialogue avec ses maîtres – Freud, Dolto, Lacan – et ses pairs.

Son incontestable talent réside en grande partie dans son effort permanent pour déplier ce qui, dans la théorie analytique, a tendance à s’ombiliquer pour devenir d’abord doctrine puis lettre morte. Olivier Grignon n’est pas en quête d’une théorie idéale et sophistiquée mais à la recherche de ce qui s’arrache de la clinique pour s’écrire et se dire conceptuellement.

LE ZEN DANS L’ART CHEVALERESQUE DU TIR À L’ARC

La psychanalyse ou l’art du Zen 

Un des caractères qui nous frappent le plus dans l’exercice du tir à l’arc, et de fait de tous les arts tels qu’on les étudie au Japon – et probablement aussi dans d’autres pays d’Extrême-Orient – c’est qu’on n’en attend pas des résultats simplement utilitaires ou des jouissances uniquement esthétiques, mais qu’on y voit un moyen de former le mental, et même de le mettre en contact avec la réalité ultime. Aussi le tireur à l’arc ne se propose-t-il pas seulement de toucher la cible ; l’escrimeur ne manie pas son épée uniquement pour triompher de son adversaire : le danseur ne danse pas simplement pour exécuter avec son corps certains mouvements rythmés. Il faut d’abord que le mental se mette au diapason de l’Inconscient. 

ZWEIG – FREUD

Correspondance

… A Zweig, Freud confie ce brevet de ressemblance : « Votre style est celui de l’observateur, de celui qui écoute et lutte de manière bienveillante et avec tendresse, afin d’avancer dans la compréhension de l’inquiétante immensité. »

De son côté, Zweig sera l’un des rares écrivains viennois, le seul peut-être, à discerner d’emblée le génie de Freud, à la proclamer et à la situer dans la lignée des Proust, Joyce et Lawrence. « J’appartiens, lui écrit-il, à cette génération d’esprits qui n’est redevable presque à personne autant qu’à vous en matière de connaissance. »

Au début du siècle, porter un jugement sur Freud n’était pas chose aisée : il n’était pas un écrivain, et pourtant il en avait tous les dons ; il n’était pas un scientifique, et pourtant il n’aurait renoncé pour rien au monde à son identité médicale ; il n’était pas un universitaire, et pourtant il était prêt à mendier la considération des Herren Professoren qu’il méprisait par ailleurs ; il n’était pas un philosophe, et pourtant il n’était pas concevable d’ignorer sa pensée. Il explorait un continent nouveau, l’inconscient, avec l’âme d’un aventurier, d’un « conquistador », et on prétendait le juger selon des critères traditionnels.

LE VISIBLE ET L’INVISIBLE

[ … ] ‘ Je suis incomparable, ma voix est liée à la masse de ma vie comme ne l’est la voix de personne. ‘

Elle n’est pas un lexique, elle ne s’intéresse pas aux « significations des mots », elle ne cherche pas un substitut verbal du monde que nous voyons, elle ne le transforme pas en chose dite, elle ne s’installe pas dans l’ordre du dit ou de l’écrit, comme le logicien dans l’énoncé, le poète dans la parole ou le musicien dans la musique. Ce sont les choses mêmes, du fond de leur silence, qu’elle veut conduire à l’expression. 

Qui est elle ? 

LE RÊVE NE CÈDE PAS

Intelligence du rêve 

L’image est un entrelacs de perceptions et de pensée [ … ] et par le récit que le rêveur s’en fera, ce monde onirique dont la capacité d’intelligence peut le sauver. [ … ] « Un rêve non déchiffré est comme une lettre qui vous est adressée et que vous n’ouvrez pas », dit le Talmud. Mais qui veut encore comprendre ses rêves ? [ … ] Il n’est pas possible de disposer du rêve, nous ne pouvons qu’être à leur écoute. Mais si cette écoute est réelle, elle est d’une puissance de réalisation incomparableCar avant que le corps tombe malade, avant que l’accident survienne, bref, avant qu’il soit trop tard, le rêve est là.