DEMANDE D’ANALYSE ET CONFINEMENT

Coronavirus covid19

Depuis le mois de mars 2020, les  consultations ont lieu également par les moyens de télécommunication

I would prefer not to

 

Cela m’attriste d’écrire ces lignes-là.

La situation sanitaire dans laquelle nous sommes entrés depuis le début de l’année 2020, et particulièrement au mois de Mars, nous soumet chacun à d’innombrables inconnus. Et particulièrement au « pire » – sûrement – des inconnus : nous-même(s).

La période de confinement qui est là, peut avoir des répercussion « cocotte-minute ». Maintenant ou plus tard. Dans quelques semaines, dans quelques mois. Quelques années ? (Pour ceux qui auront pu échapper au virus) PARLER, à quelqu’un qui écoute permet bien plus que l’on ne peut (encore de nos jours) s’imaginer. La parole est un accès direct au corps, dans ses profondeurs les plus mystérieuses. Bien sûr, il faut savoir écouter. Il ne suffit pas de parler. Peu à peu on pourra commencer à DIRE. 

Quoi qu’il en soit, sans écoute, pas de parole. Pas de parole, pas de corps.

C’est en partant d’une discussion avec un collègue que j’en viens à proposer cette adaptation contextuelle : « la solitude et la solitude dans le confinement », n’ont rien à voir. « Je suis seule, comme d’habitude mais cette fois-ci, je suis seul(e) comme tout le monde. »

Vivre H24 avec les autres est-ce vraiment (toujours ?) ce qu’il y a de mieux ? Ni mieux, ni pire me direz-vous. On a peur. Tous. Seuls. Chacun. On a peur ensemble. On ne sait pas. On risque sans aucun doute de rire (trop) fort, pleurer (pour un « rien »), déblatérer jusqu’à épuisement, se murer dans le silence pour se rendre inaccessible à ce qui est soudainement insurmontable et bien sûr on risque de s’énerver. Fort. 

Trop fort.

Effet loupe, effet cocotte-minute, effet de fuite, ce que nous traversons n’est pas sans effet. Chacun le sait. Chacun le sent. Vivre (véritablement) avant qu’il ne soit plus temps ? A quoi ça tient ? Puis-je y faire quelque chose ?,  » Quelle est ma part ?  » disait le sage.

Depuis longtemps la question était là sans oser franchir le pas. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Qu’est-ce qui tourne en boucle ? 

Pour ma part, l’expérience du travail analytique par les outils de télécommunication ne date pas d’hier. Je peux donc assurer que, oui, c’est possible. Ça n’empêche pas l’accès à l’inconscient. Ça n’empêche pas le lien de travail de se constituer petit à petit. 

Cela m’attriste d’écrire ces lignes-là. I (really) would prefer not to.

UN jour vous oserez faire ce décisif premier pas vers vous-même.

Marianne Carabin

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