THELEMYTHE DEPUIS 30 ANS – JEUDI 16 JANVIER 2020

THELEMYTHEJeudi 16 janvier 2020 • Association qui préserve la précieuse alliance entre les éducateurs et la psychanalyse en présence auprès des jeunes qui ne rigolent pas tous les jours,

RARE ET NÉCESSAIRE

A l’occasion de ses 30 ans, l’association Thélèmythe propose ici quelques regards sur son travail particulier. A l’origine, une idée simple : ouvrir un espace thérapeutique à des jeunes en grande difficulté qui ne demandent pas cet accompagnement. Autrement dit « donner à quelqu’un quelque chose dont il ne veut pas« , pour ceux qui savent d’où vient cette formulation. Les autres seront curieux et chercheront si tel est leur désir. Thélémythe s’appuie sur le conviction que les dimensions éducatives et thérapeutique peuvent aller de concert et que l’insertion de ces jeunes ne peut se faire qu’en empruntant des détours. Ces idées, toujours mises en oeuvre, sont restées directrices dans chaque nouveau projet. 

A suivre, un extrait de texte témoignant du travail d’implication que demande, que l’on soit le « jeune » ou que l’on soit le « vieux », tout désir de … vivre et qui plus est, peut-être bien, ensemble.

THELEMYTHE 2020 – PRIERE D’INSERER

AVIGNON 2019 – JOURNAL DE BORD DE MONSIEUR WILLIAM MESGUICH

Ici, à cette heure, quasi en direct, vous trouverez une perle. Le travail et l’approche théâtrale de William Mesguich aura toujours eu résonance à mon non-sens, et c’est bien là qu’il sonne. Avec la grande amabilité de son aval, vous pourrez lire ses mots tout juste sortis de sa plume. 

Et nous les relirons. Un des offices de nos mots partagés, souvent, est celui du refuge. Alors, cher William, un grand merci à vous. Et bonne lecture à chacun de nos autres. 

MC

LE SYMPTÔME AUJOURD’HUI

Voici le verbatim de l’intervention de Madame Catherine Vanier au colloque d’Espace Analytique, « Clinique psychanalytique du symptôme » *

Tristan, 7 ans 

Je vais essayer à propos de symptôme et de modernité de vous parler très brièvement d’une famille que j’ai reçue il y a très peu de temps, que je viens de recevoir. Un petit garçon, appelons-le Tristan, il a 7 ans et il vient pour un premier rendez-vous accompagné de ses parents pour des troubles du sommeil apparus récemment : endormissement difficile et tardif, nuits agitées, réveils occasionnés par des cauchemars, qui certaines nuits peuvent se répéter toutes les heures, et qui se terminent à chaque fois dans le lit des parents. « Il vient toujours de mon côté » précise la mère « parce que, moi, je suis la seule à pouvoir le rassurer. » Certains matins, Tristan, épuisé, n’arrive même plus à aller en classe. La directrice de l’école conseille à la famille de consulter. Les voilà donc venus, m’expliquer qu’il fallait de toute urgence trouver une solution pour résoudre ce problème, ce problème récent auquel ils n’étaient pas habitués, au plus vite. D’ailleurs toute la famille est à bout, y compris Agathe. Les parents me parlent beaucoup d’Agathe, la grande soeur de 9 ans qui avait d’ailleurs dit récemment que si son frère continuait à réveiller la nuit, c’était pas compliqué, elle quitterait la maison. Ce qui a beaucoup paniqué les parents. Le père me dit « Tout doit rentrer dans l’ordre. Faites quelque chose et surtout, surtout, surtout qu’on n’en parle plus ! »

Mais justement, ça tombait mal, puisque moi ce que je leur proposais c’était de me parler de Tristan.