
ACTUALITÉS PSYCHANALYTIQUES
« MANQUE DE CONFIANCE », VOUS DITES ?

J’aime les gens chez qui je vois de l’humanité Et c’est dans l’angoisse et la fragilité qu’on la voit.
Jean-Pierre Bacri
IMPITOYABLE

A PARTIR DE LA SOLITUDE DE SA CHAMBRE
Extrait d’e l‘entretien avec Armand Delcampe, 1981, Samuel Beckett et Fin de partie*
(…) Sont passés à côté de l’oeuvre de Beckett, mais il y a toujours eu des hommes de théâtre qui toujours admiré et servi la poésie. Vilar, n’est pas passé à côté de l’oeuvre de Beckett. Il y a toujours eu des hommes de théâtre qui se sont intéressés la poésie et qui l’ont servie.
(…) Si je pense que Brecht est un grand poète, Beckett c’est autre chose. C’est, Beckett c’est ma vie. « C’est une pièce difficile et elliptique. Elle compte surtout sur la puissance du texte pour prendre aux entrailles. Elle est plus inhumaine que Godot. Mon oeuvre est une question de sons fondamentaux rendus aussi pleinement que possible et je n’accepte pas la responsabilité d’autre chose. Si les gens veulent se casser la tête sur les harmoniques, c’est leur affaire. »
– Nous sommes de véritables personnages de théâtre dans une pièce de Beckett – Peter Brook
SEXUALITÉ(S) – COLLOQUE INTERNATIONAL PARIS – WE DU 20 NOVEMBRE 2021

« invincible Éros que nul ne peut éviter et qui détourne chacun des convenances » (Sophocle)
LETTRE ERRE
‘ FAY CE QUE VOUDRAS ‘

2020, la trentième année de Thélèmythe, dont voici extraits quelques mots proposés par Hélène Blaquière, Georgy Katzarov, thérapeuthes à Thélèmythe
« On peut prévoir (…) qu’un jour la société reconnaîtra que la santé publique n’est pas moins menacée par les névroses que par la tuberculose. «
LES MOTS DU CHOEUR

Antigone
Et voilà. Maintenant, le ressort est bandé. Cela n’a plus qu’à se dérouler tout seul. C’est cela qui est commode dans la tragédie. On donne le petit coup de pouce pour que cela démarre, rien,
un regard pendant une seconde à une fille qui passe et lève les bras dans la rue, une envie d’honneur un beau matin, au réveil, comme de quelque chose qui se mange, une question de trop que l’on se pose un soir…
C’est tout. Après, on n’a plus qu’à laisser faire. On est tranquille. Cela roule tout seul. C’est minutieux, bien huilé depuis toujours. La mort, la trahison, le désespoir sont là, tout prêts,
et les éclats, et les orages, et les silences, tous les silences : le silence quand le bras du bourreau se lève à la fin, le silence au commencement quand les deux amants sont nus l’un en face de l’autre pour la première fois, sans oser bouger tout de suite, dans la chambre sombre, le silence quand les cris de la foule éclatent autour du vainqueur — et on dirait un film dont le son s’est enrayé, toutes ces bouches ouvertes dont il ne sort rien, toute cette clameur qui n’est qu’une image, et le vainqueur, déjà vaincu, seul au milieu de son silence…
C’est propre, la tragédie. C’est reposant, c’est sûr…
Dans le drame, avec ces traîtres, avec ces méchants acharnés, cette innocence persécutée, ces vengeurs, ces terre-neuve, ces lueurs d’espoir, cela devient épouvantable de mourir, comme un accident. On aurait peut-être pu se sauver, le bon jeune homme aurait peut-être pu arriver à temps avec les gendarmes. Dans la tragédie, on est tranquille. D’abord, on est entre soi. On est tous innocents, en somme ! Ce n’est pas parce qu’il y en a un qui tue et l’autre qui est tué. C’est une question de distribution. Et puis, surtout, c’est reposant, la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir, le sale espoir; qu’on est pris, qu’on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu’on n’a plus qu’à crier, — pas à gémir, non, pas à se plaindre, — à gueuler à pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on n’avait jamais dit et qu’on ne savait peut-être même pas encore. Et pour rien : pour se le dire à soi, pour l’apprendre, soi. Dans le drame, on se débat parce qu’on espère en sortir. C’est ignoble, c’est utilitaire.
Là, c’est gratuit. C’est pour les rois. Et il n’y a plus rien à tenter, enfin !
Le Chœur,
1944, Anouilh, J., Antigone
C’EST BIEN NATUREL. OUI ?, MAIS QUOI ?

‘ Je ne suis pas un corps !
15 novembre 2020, Texte rédigé par Frédéric VIVAS, psychologue clinicien, ethnologue, enseignant EHESS
LA PUISSANCE DE LA PAROLE – SAMEDI 01er FEVRIER 2020

Cause Freudienne
DES PREUVES TANGIBLES
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« L’expérience analytique laisse ouverte la dimension tragique de l’existence à travers le déploiement de la parole libre des sujets qui s’engagent dans ce processus. Comme telle, cette traversée propose une pratique de la parole aux antipodes de la communication qui, elle, n’est que le reflet de notre société. »
R. Potier