INQUALIFIABLEMENT SEULS

Les oeuvres d’art sont d’une infinie solitude

Tout est d’abord mené à terme, puis mis au monde. Laisser s’épanouir toute impression et tout germe d’un sentiment au plus profond de soi, dans l’obscurité, dans l’ineffable, dans l’inconscient, dans cette région où notre propre entendement n’accède pas,

LE JOUR OÙ J’AI PRIS LA DÉCISION D’ALLER CONSULTER ‘QUELQU’UN’

Qu’est ce qui nous amène un jour à consulter un psychanalyste ?

Je partage avec vous ici le premier épisode d’une série de quatre documentaires émis sur France Culture en Septembre 2016. 

‘ L’envie de se cacher dans un cabinet de psychanalyste et de comprendre enfin comment ça se passe, ce qui se passe, ce qui se dit et comment ça se dit. De savoir si ça fait du mal ou si ça fait du bien. De savoir si ce psychanalyste est comme le mien, s’ils sont tous pareils ou si ce cabinet ressemble à celui qu’on a fréquenté. Et puis aussi on voudrait que l’analyste avoue. Est-ce qu’il souffre ? Est ce qu’elle compatit ? Est ce qu’il rêve ? Est ce qu’elle s’ennuie ? Est ce qu’il nous aime ? Et puis enfin surtout comment tout ça va finir ?

LE GÉNIE DU DÉTAIL

Chaque détail, dans un rêve, figure le rêve entier.

Apparait un petit enfant aux bottines rouges, tu t’étonnes qu’il soit laissé seul. Tu approches ta main pour le toucher. Tu es pieds nus maintenant, la ville s’ouvre sur une rivière sauvage. Il y a un oiseau rouge devant toi qui entre dans l’eau et disparaît à son tour.

Pourquoi rouge ?

N’ÊTRE POUR LA MÈRE

Le repérage de cette féminité de la mère n’est pas sans causer une difficulté à l’enfant, mais elle est structurale et structurante.Le Nom-du-Père ne suffit pas à résorber toute la jouissance de la femme qui est sa mère, ce qui conduit chaque enfant à devoir construire sa réponse singulière. C’est la thèse de ce livre

 » Pourquoi ce chemin plutôt qu’un autre ? « 

Rappelons que c’est dans l’épreuve du désir de l’Autre que se constitue le sujet : « Si le désir de la mère est le phallus, l’enfant veut être le phallus pour la satisfaire [ … ] » mais « [ …] ce qu’il a ne vaut pas mieux que ce qu’il n’a pas [ … ] ». Alors, face à quoi se trouve-t-il ?

LE MAL DE VIVRE

Barbara

‘Je plains ceux qui ne connaissent pas le mal de vivre. Il leur manque quelque chose pour entendre celui qui est en face. Je crois qu’il faut traverser des déserts et je crois même que ceux qui n’en ont jamais traversé sont des infirmes. On ne connaît le mal de vivre que lorsqu’on en connaît la joie.’

– Entretien avec Michèle Manceaux, paru en 1981 dans Marie-Claire
Photo (c) Claude Picasso

Le mal de vivre vit loin de la plainte de vivre.

Le mal de vivre ne se complaît pas, lui. Il n’a pas vue sur un autre soi-disant responsable de son état d’être manquant. Il a simplement atteint l’état de désespérance. Cet état redouté bien que nécessaire duquel il est bien possible de ne jamais s’extraire. Nécessaire à la joie tranquille et silencieuse qui autorise le ralentissement et offre une porte de sortie aux effervescences effrénées des incessantes injonctions aux bonheurs. Il s’agit ici de la joie. La joie qui, toujours est paisible parce qu’il y a en elle tout l’espace d’un improbable soulagement. Aucune promesse. La joie est toujours tranquille. 

MC

INTRANQUILLE

Extractions 

174, L.I. (…)

C’est vrai, je n’ai pas dormi, mais je me sens mieux ainsi, quand je n’ai pas dormi du tout et ne dors pas non plus. Je suis vraiment moi dans cette éternité fortuite, symbolique de cet état de demi-âme où je m’abuse moi-même. Des gens me regardent avec l’air de me reconnaître, mais semblent me trouver bizarre. Je sens que je les regarde aussi, avec des orbites sensibles sous mes paupières qui les frôlent, et je ne veux surtout rien savoir du monde.

J’ai sommeil, tellement sommeil, le sommeil tout entier !

213, L.I.

Tout m’échappe et s’évapore. Ma vie entière, mes souvenirs, mon imagination et son contenu, ma personnalité enfin – tout m’échappe, tout s’évapore. Sans cesse je sens que j’ai été autre, que j’ai ressenti autre, que j’ai pensé autre. Ce à quoi j’assiste, c’est à un spectacle monté dans un autre décor. Et c’est à moi-même que j’assiste. (…) Il y a dans tout cela un mystère qui m’amoindrit et m’oppresse. (…) De qui donc, mon Dieu, suis-je ainsi spectateur ? Combien suis-je ? Qui est moi ? Qu’est-ce donc que cet intervalle entre moi-même et moi ? 

IL N’Y A PAS DE SENS EN SOI

Le désir,

contraint de se faire parole dans le moule de la demande, est donc captif du procès du langage. Cependant, en raison de son antériorité logique sur la séquence du discours qui le fait advenir, c’est tout le langage lui-même qui reste pris dans les rets des déterminations inconscientes du désir.

SENS ET VÉRITÉ

Sens et vérité en psychanalyse

On ne peut éliminer l’autre ( celui qui détermine à mon insu la valeur de vérité de mes énoncés ) qu’à ce prix : en se risquant d’écouter les anges mathématiques et, forcément, les démons trompeurs qui les accompagnent. C’est le risque de vouloir être absolument un, sans autre que soi-même.1 ‘