« La psychanalyse, tout le monde sait ce que c’est sauf les psychanalystes. »
Jacques LACAN (1901 – 1981)
UN SAVOIR-FAIRE
En d’autres mots, en psychanalyse, on n’a jamais rien compris même, et peut-être surtout, si on croit le contraire. En effet, quand on croit avoir compris, on se rend prisonnier de ses préjugés. Depuis, Sigmund Freud (1856 – 1939) la psychanalyse se définit à partir de trois fondamentaux :
La psychanalyse est un procédé d’investigation qui a pour conséquence des effets thérapeutiques permettant une théorisation. La psychanalyse est donc avant tout une manière de faire, un art, une technique, elle relève d’un savoir-faire et non de quelque concept que ce soit, ni d’une théorie préalable. C’est fondamental au sens propre : ce sont les bases de la psychanalyse. Il est fondamental de le souligner encore et encore pour ne pas cantonner la psychanalyse dans des contrées purement intellectualisantes car la psychanalyse n’est pas, dans ses racines, intellectuelle. Surtout pas. Ce qui est premier c’est ce qui est. Ce qui est c’est ce qu’on peut en dire. C’est ce qu’on en dit. Ce qu’on en dit fait la réalité de ce qui est. Cela n’a rien d’intellectuel de dire ce que l’on ressent, de dire ce qui se passe en nous, de cheminer d’une mise en mots à une autre. Qu’on le veuille ou non, nous sommes des êtres de parole. Notre essence est dans la mise en mots adressée à un autre de quelque chose qui se passe dans notre corps. Nous sommes des parlêtres (l’expression est de Jacques Lacan) ce qui implique de l’autre, ce qui implique d’être en relation.
En psychanalyse, ce qui se passe est prioritaire sur ce que la théorie peut énoncer. C’est donc un espace de création à l’état pur et qui se définit par son constant renouvellement. Pour le psychanalyste, il faut non seulement être passé par l’expérience de la cure et être dans un dynamisme d’un amour de la découverte des différences mais il faut aussi être en mesure de ne pas se ligoter de quelque dogme théorique ou culturel que ce soit.
La méthode psychanalytique met en évidence des aspects vivaces en nous qui étaient jusque là cachés et qui s’exprimaient malgré nous par des symptômes, des comportements, des émotions inadaptés, incohérentes, ou en décalage avec la situation. Des aspects vivaces en nous qui étaient jusque là cachés et qui étaient source d’une souffrance de vivre, une impossibilité de vivre l’amour ou de savourer des plaisirs simples sans attendre plus ou espérer mieux sans cesse.
LA THÉORIE
L’aspect de théorisation n’est pas une démonstration mais plutôt une tentative de formulation de ce qui s’est passé entre les murs. La théorie psychanalytique est viscéralement matérialiste. Matérialiste en ce sens qu’elle n’est ni une vue de l’esprit, ni rien qui ne soit foncièrement ancré dans une réalité éprouvée.