Au théâtre de l’Atelier [M° Anvers] Emmanuelle Riva et Anne Consigny sont Là. Dans la fixité et la lenteur du temps. Du temps d’avant qui a tissé les creux, les rides et les vides. Les vides pleins de Savannah. Partout.

Riva et Consigny nous happent dans l’appel, dans l’urgence éternelle de cette ‘infinie douleur’. La prendre par les bras pour la sortir de la mer. La prendre dans ses bras pour la sortir de l’amer. La prendre dans ses bras pour la sortir de la mère. La prendre dans ses bras. L’enfant naitra. Elle, retournera, dans l’épuisement de l’enfantement, dans les flots nuits de la mer. Il la suivra, lui. Il l’a suivra elle. Mais jamais n’ira pourtant si loin qu’elle.

Riva et Consigny sont Là. Les mots morts de Duras fracassent dans une caresse inconsolable quelque chose d’insondable dans notre intime universel.

Alors on est vivant. Et bien vivant. MERCI.

[PS. Allez y]