SILENCE

Chacun est libre de tenter l’aventure, personne ne peut y être contraint, et rien ne garantira jamais qu’à s’y essayer le sujet rencontrera ce qu’il est venu chercher.
Mais justement, c’est de cette liberté que peu de gens veulent. J’en veux pour preuve ces demandes de conseils par lesquelles le sujet avoue que cette liberté de dire sans être interrompu lui est insupportable et qu’il lui préfère la servitude volontaire où il s’en remet à un autre qui le soulage de savoir. ( … ) Ainsi, ici reprocher à l’analyste, a priori, son silence, c’est dire la peur d’être libre. Peur bien compréhensible, mais qui sera traitée sans trop de compassion puisque cette liberté n’est rien d’autre que celle de se défaire de ce qui nous encombre et au premier chef de notre goût insatiable pour la dépendance.