J’AI COMMENCÉ LA ROUTE, JE NE LE SAVAIS PAS, AU COEUR D’UN ÉTERNEL DÉSERT

Le psychanalyste est alors celui qui prend la main de quelqu’un pour l’accompagner et lui permettre d’apprendre de quoi est fait le rien, le noir, le sans-nom qu’il redoute tant ; peut-être alors est-il comme un chaman ou un Indien, celui qui sait lire dans les choses. Pouvoir faire confiance à quelqu’un qui sait faire ça n’a pas de prix, et ce n’est pas un travail d’apprendre les lois dans les livres, c’est un fruit de l’expérience. Je veux le dire avec force : il faut quand même bien comprendre sur quelle déchirure, sur quelle souffrance, sur quels renoncements repose le moindre concept lacanien.

SE FAIRE UN FILM

l’analysant ne s’adresse ni à un esclave auquel il s’agit de commander – il n’est pas le maître du dispositif –, ni à un élève qu’il s’agit d’éduquer – l’analyste ne doit pas être dans l’ignorance de ce qu’il fait –, ni à un maître qu’il s’agit d’interroger. Dans le dispositif de la cure, il s’agit de parler à un étranger pour tenter de cerner l’étranger en soi, l’objet du fantasme qui ordonne le cadre de la réalité.

PERDRE ?, MOI ?, JAMAIS.

La stratégie de l’ego, c’est de ne jamais perdre. Eviter à tout prix le manque. Saturer le temps et l’espace. Rendre acceptable à la conscience toutes les raisons possibles d’échapper au vide laissé par l’autre quand il a disparu. On s’efforce d’oublier le reste, ce qui nous est difficile, voire contraire. La stratégie, fondée sur l’évitement, nécessite de la ruse. Quand la morsure de la perte réapparaît dans l’existence, à savoir que ce qui a été n’est plus, vient le sentiment d’indignité, de faute. De ce qui en nous a trébuché, n’a pas été à la hauteur. Persécution renouvelée du futur antérieur.

On peut mener le combat bien sûr. On s’y épuisera sans trouver la paix, on y gagnera aussi une intensité chaque fois renouvelée. Aucun « lâcher-prise » ne suffira à trouver la paix.

UNE CHUTE SANS RECOURS

‘ Elle ne recherche aucun sens à la vie. Je découvre en elle une joie d’exister sans recherche de sens. Une régression véritable, en cours, en progrès, fondamentale. Le seul recours étant ici cette connaissance décisive de l’inexistence du recours. ‘

UNE SINGULIÈRE CAPACITÉ DE VIVRE

VIVRE AU RISQUE DU DIRE Extrait du texte écrit par Wanda Dabrowski Offre m’a été faite d’écrire quant à mon expérience de la psychanalyse, offre qui témoigne d’un lien de travail avec des psychanalystes dans une École. Écrire à partir de l’indicible, à partir de ce qui ne peut pas s’écrire, au coeur du noeud […]

LE JOUR OÙ J’AI PRIS LA DÉCISION D’ALLER CONSULTER ‘QUELQU’UN’

‘ L’envie de se cacher dans un cabinet de psychanalyste et de comprendre enfin comment ça se passe, ce qui se passe, ce qui se dit et comment ça se dit. De savoir si ça fait du mal ou si ça fait du bien. De savoir si ce psychanalyste est comme le mien, s’ils sont tous pareils ou si ce cabinet ressemble à celui qu’on a fréquenté. Et puis aussi on voudrait que l’analyste avoue. Est-ce qu’il souffre ? Est ce qu’elle compatit ? Est ce qu’il rêve ? Est ce qu’elle s’ennuie ? Est ce qu’il nous aime ? Et puis enfin surtout comment tout ça va finir ?

ZEN ET PSYCHANALYSE

Contrairement à ce que le conscient soutient dans son totalitarisme surmoïque, il y a un savoir, une pensée, des sentiments et des sensations qui échappent à toute saisie rationnelle parce qu’ils voyagent vers l’ailleurs, sur d’autres libertés possibles de langage.

WITZ OU LE MOT D’ESPRIT

Le Witz, ou trait d’esprit, met en rapport des choses et des pensées hétérogènes : il les condense, il les combine ou, mieux, il les marie, le plus souvent dans une mésalliance qui déclenche le rire de l’auditeur et surprend même celui qui l’énonce. le Witz a la fulgurance de l’éclair.

LA-DAME-AVEC-QUI-ON-PARLE

« Mon but est d’encourager la parole. En fait, à la différence des médecins, voire des parents, je n’ai pas peur, ni d’eux, ni pour eux. En tous cas, si j’ai parlé de « neutre » c’est aussi par opposition à la fameuse empathie anglo-saxonne, qui pourrait du reste expliquer le recul de certains analystes devant la peur d’être entraînés dans le néant comme conséquence de leur propre adhésion au malheur de l’autre. Au contraire, ma position subjective était de renoncer à « comprendre » l’autre et, devant l’épreuve de la mort, de le reconnaître dans sa solitude radicale. »