LA CONSCIENCE

L’acte manqué trahit son attitude véritable, il divulgue à sa propre épouvante son secret désir de voir abaisser plutôt qu’exalter la découverte de son collègue. On dit en se trompant ce qu’en effet on ne voulait pas dire, mais ce qu’en réalité on avait pensé. On oublie ce qu’intérieurement on voulait vraiment oublier. Presque toujours l’acte manqué est un aveu et une auto-trahison.

COMMENT SE CRÉENT LES SYMPTÔMES

Nous nous trouvons ici en présence de la même situation que celle qui caractérise la formation de rêves. Nous savons que le rêve proprement dit, qui s’est formé dans l’inconscient à titre de réalisation d’un désir imaginaire inconscient, se heurte à une certaine activité (pré)consciente. Celle-ci impose au rêve inconscient sa censure à la suite de laquelle survient un compromis caractérisé par la formation d’un rêve manifeste. Or, il en est de même de la libido, dont l’objet, relégué dans l’inconscient, doit compter avec la force du moi préconscient. L’opposition qui s’est élevée contre cet objet au sein du moi constitue pour la libido une sorte de « contre-attaque » dirigée contre sa nouvelle position et l’oblige à choisir un mode d’expression qui puisse devenir aussi celui du moi. Ainsi naît le symptôme, qui est un produit considérablement déformé de la satisfaction inconsciente d’un désir libidineux, un produit équivoque, habilement choisi et possédant deux significations diamétralement opposées.