AU MOINS UN

Nombre de thérapies prétendent prendre en charge le corps plus que ne le ferait la psychanalyse qui est affaire de parole. Pourtant seule la parole touche véritablement au plus profond de notre être, là où les sensations de notre chair se donnent à lire, pour nous-mêmes et pour l’autre, dans l’étonnement renouvelé de la rencontre où nous prenons corps. Bien sûr le toucher peut aussi toucher : mais s’il touche vraiment, c’est qu’il est aussi parole. La main est métaphore de la parole comme elle peut signifier la manipulation. La psychanalyse n’a pas le monopole de la parole, elle n’est qu’une méthode pour ré-ouvrir un chemin à la parole là où celle-ci se trouve entravée. La théorie et la pratique psychanalytiques sont fondées sur cette reconnaissance de la dimension inconsciente d’un corps parlant qui n’est pas ce que nous en voyons, ce que nous en savons, en disons, ou ce que nous en faisons.