Nous remercions Sylvain Girault, programmateur culturel de l’Espace Beaujon dans le 08ème à Paris d’avoir permit de nous réunir après le spectacle de Jean-Luc Solal, Un Divan pour la scène. Nous remercions, bien entendu, chacun d’entre vous qui êtes venus et avez participé d’une oreille attentive à la discussion, laquelle s’est prolongée, pour certains (public amateur et/ou professionnel de théâtre et de psychanalyse), hors les murs, en partageant la convivialité informelle d’un verre avec les comédiens de l’association du Théâtre de la promesse. Nous remercions les comédiens pour la générosité de leur investissement, non seulement sur scène mais lors de la discussion, ce vendredi 06 novembre 2015. Une semaine plus tard, le théâtre social aurait donné une tonalité bien différente que ce soir-là, calme et pétillant.
Un Divan pour la scène est un texte écrit et mis en scène par Jean-Luc Solal avec : Stéphane Berger, Grégory Ondet, Olga Shuvalova, Claire Tatin et Jean-Luc Solal.
Après-coup,
Se dit de la dimension de la temporalité et de la causalité spécifique de la vie psychique et qui consiste dans le fait que des impressions ou des traces mnésiques peuvent acquérir tout leur sens, toute leur efficacité que dans un temps postérieur à celui de leur première inscription. [1]
Un divan pour la scène, un titre évocateur qui donne d’emblée à imaginer, à scénariser. C’est une porte ouverte à chacune de nos fantasmagories, poussées ne serait-ce que par l’objet regard, comme on dit chez les psychanalystes, où l’on est curieux de découvrir le mystérieux secret, s’il en est, de ce qui se passe lorsque nous regardons par le trou de la serrure de quelque chambre interdite. Que se passe t’il entre les murs du cabinet du psychanalyste ? Que signifie aller voir un psy ? C’est bien ce terme, ce signifiant « Divan » qui éveille notre curiosité, entre autre, quant à la question de l’origine, cet endroit inconnu d’où l’on vient et dont nous sommes pourtant fondamentalement exclus.
Bien pensé et bien pensant le texte de Jean-Luc Solal nous a accroché par son humour et la prouesse réussie de faire adresse à chacun. En effet, que nous soyons comédien, psychanalyste, art-thérapeuthe, banquier, commerçant, instituteur, journaliste, couturier, ingénieur, vendeur, peu importe, le texte vient, quoi qu’il en soit, nous faire réagir car il interroge une multitude de fils à tirer plus sensibles les uns que les autres. Et le public, vendredi, l’a bien saisi. Les réactions quant à l’éventuelle thérapeutique de l’exercice théâtral, la question du transfert ou du transfert latérale, celle de la fin de la cure, de l’espace de créativité à déployer alors enfin, la question brûlante du passage à l’acte amoureux dans le cadre de la cure qui interroge l’interdit fondamental de l’inceste, celle du Père et celle du Père tout-puissant… En un mot, la richesse élaborative qu’engendre le travail de la Compagnie du Théâtre de la promesse ne fait aucun doute. Un seul reproche peut-être lequel a été renforcé par le manque de temps : on aurait envie d’approfondir. Et pour proposer un fil, un seul, quant à ce Divan qui vient nous toucher l’iris, je dirais, pour ma part, que la chambre interdite reste toute entière dans son mystère, et c’est heureux, car, s’il s’agit d’un parti pris dit thérapeutique, le divan n’en est, ici, pourtant pas psychanalytique.
[1] Chemama R. et Vandermersch B., Dictionnaire le la psychanalyse, Larousse, 2009, p. 70