Rymes de gentille et vertueuse Dame*
VII
R. Au dizain toute seule soumise
Extrait, agrémenté par mes soins, d’une interview faite livre d’Anne Dufourmantelle par Laure Leter. Laure Leter propose dans son avant-propos d’écouter, ne serait-ce que quelques secondes, la voix d’Anne Dufourmantelle pour accompagner la lecture du texte qu’elle rapporte dans cet ouvrage.
Si elle avait une autre voix, cela raconterait une autre histoire.
Mais « intellectualiser », ça ne veut rien dire ! Parce que d’abord la parole c’est du souffle et du corps.
» Les paroles qui disent un rêve (…) informent de biais la conscience d’un processus vital que celle-ci semble ne pas vouloir prendre en compte. Tout se passe comme si le désir dont le rêve est le messager était traité en intrus. Comme à bord d’un navire en danger de naufrage, le temps pris par la conscience pour réaliser la gravité de la voie d’eau n’est pas à la mesure du risque. Il faut beaucoup de courage pour évaluer la situation et décider, contre toute « raison » de changer drastiquement de direction. Les sorties de dépression sont à ce prix : il faudrait avoir une très vive conscience du danger de devenir un zombie – ce que les médicaments et aujourd’hui la mode de la méditation compulsive, vous font perdre de vue – et commencer par entendre ce que disent les rêves.
La situation sanitaire dans laquelle nous sommes entrés depuis le début de l’année 2020, et particulièrement au mois de Mars, nous soumet chacun à d’innombrables inconnus. Et particulièrement au pire – sûrement – des inconnus : nous-même(s).
La période de confinement qui est là, peut avoir des répercussion « cocotte-minute ». Maintenant ou plus tard. Dans quelques semaines, dans quelques mois. Quelques années ? ( Pour ceux qui auront échapper au virus ) PARLER à quelqu’un qui écoute permet bien plus que l’on ne peut ( encore de nos jours ) s’imaginer. La parole est un accès direct au corps, dans ses profondeurs les plus mystérieuses. Il faut savoir écouter.
Sans écoute, pas de parole. Pas de parole, pas de corps.
C’est en partant d’une discussion avec un collègue que j’en viens à proposer cette adaptation contextuelle : « la solitude et la solitude dans le confinement », n’ont rien à voir. « Je suis seule, comme d’habitude mais cette fois-ci, comme tout le monde. »
Comment allez-vous ? Comment vivez-vous ce qui se passe maintenant ?, vous ? Oui, vous.
Vivre H24 avec les autres est-ce vraiment (toujours ?) ce qu’il y a de mieux ? Ni mieux, ni pire me direz-vous. On a peur. Tous. Seuls. Chacun. On a peur ensemble. On ne sait pas. On risque sans aucun doute de rire (trop) fort, pleurer (pour un « rien »), déblatérer jusqu’à épuisement, se murer dans le silence pour se rendre inaccessible à ce qui est soudainement insurmontable et bien sûr on risque de s’énerver. Fort.
Trop fort.
Là aussi, parler à une oreille relié à un coeur lui-même relié à un cerveau, ça touche directement le corps dans ses plus mystérieuses profondeurs. Juste parler. Pour le moment, juste parler. Echanger même. On analysera plus tard, s’il le faut. Pour le moment, juste parler à quelqu’un.
Cela m’attriste d’écrire ces lignes-là. I would prefer not to.
Sachez que vous pouvez, quoiqu’il en soit, me contacter au 06 50 80 97 78 ou en cliquant ici* afin de pouvoir nous organiser, ensemble, pour mettre en place les séances par skype afin de garder un contact ne serait-ce que visuel.
Pour les tarifs, vous m’en parlez. On verra bien ce qu’on peut faire. Aujourd’hui, c’est un autre essentiel qui est là.
*Je vous rappellerais dans les heures qui suivent.
Marianne Carabin
Je reviens aux relations que la vie enfantine entretient avec l’entourage ; et, à ce propos, je voudrais vous exhorter à ne pas oublier qu’aucun être humain n’a l’âge de ses années, qu’il reste, jusqu’à la fin de sa vie, enfant, petite fille, petit garçon. Il n’y a pas de passé, on ne surmonte jamais la période de l’enfant et on est dépendant de ses expériences enfantines.
( … )
Je me sens l’obligation, cette fois, d’aborder quelque chose que j’aurais déjà dû faire depuis longtemps : l’association des mots. J’ai déjà relevé la dernière fois que les difficultés dans la lecture reposent sur le fait qu’on tombe sur un mot donné dans une page, un mot qu’on saute apparemment mais qui entraîne une association et qui empêche que l’attention du lecteur reste attachée à la page. Son oeil reste attaché à la page, mais l’impulsion intérieure le contraint à s’abandonner à un autre cheminement de pensée