COMMENT SE CRÉENT LES SYMPTÔMES

Les modes de formation de symptômes

Aux yeux du profane, ce sont les symptômes qui constitueraient l’essence de la maladie et la guérison consisterait pour lui la disparition des symptômes. Le médecin s’attache, au contraire, à distinguer entre symptômes et maladie et prétend que la disparition des symptômes est loin de signifier la guérison de la maladie. Mais ce qui reste de la maladie après disparition des symptômes, c’est la faculté de former de nouveaux symptômes. Aussi allons-nous provisoirement adopter le point de vue du profane et admettre qu’analyser les symptômes équivaut à comprendre la maladie.

À L’ORIGINE DE LA PENSÉE, LE CORPS

La question des origines 

 

Freud disait  « Le patient, doit bien avoir raison d’une façon ou d’une autre ». Or, une des raisons fondamentales pour laquelle le patient a raison, c’est qu’il parle à partir de son propre corps, de ce que lui dicte son propre corps, loin de toute théorisation. Il y a d’ailleurs tout un courant philosophique qui a relevé que le théoricisme fait symptôme.

DU BON USAGE DE LA COLÈRE

Un texte de Jacques Sédat paru dans Études, novembre 2013

« Chante, Déesse, la colère d’Achille, fils de Pélée ;

funeste colère qui aux Achéens valut des souffrances sans nombre et jeta en pâture à Hadès tant d’âmes fières de héros. »
Ainsi, la colère est présente dès les premiers mots du texte le plus ancien de la civilisation occidentale, écrit au VIIIème siècle avant J.C. Néanmoins, par ce superbe incipit, Homère rappelle que dans l’Antiquité, la colère est l’apanage des dieux : les colères de Zeus sont épiques. Les colères de Dieu dans la Bible et certaines colères de Jésus dans l’Évangile ne sont pas moins mémorables.

DÉSIR INCONSCIENT

Comment ça marche ? 

‘ … Il faut bien comprendre l’importance du désir inconscient […] qui nous apprend que la représentation inconsciente ne peut, en tant que telle, pénétrer dans le préconscient et qu’elle ne peut agir dans ce domaines que si elle s’allie à quelque représentation sans importance qui s’y trouvait déjà, à laquelle elle transfère son intensité et qui lui sert de couverture. C’est là le phénomène du transfert, qui explique tant de faits frappants dans la vie psychique […] ‘

 

FreudL’interprétation des rêves (1899)


Chagall * Le Cantique des Cantiques II

LA PULSION CHEZ FREUD

Extrait du travail intitulé Les Voix de Louis, 2011, Marianne Carabin

Enfant du passage d’un siècle à un autre, Freud est, à Vienne en 1874, un jeune étudiant en médecine à l’image de cette effervescence contextuelle de l’histoire de l’Humanité. En effet, à l’heure de la révolution industrielle, alors qu’explosent non seulement les mouvements artistiques, scientifiques et politiques – on peut laisser aller sa pensée de l’univers des Surréalistes avec Breton, Tzara ou Dali, à celui d’Einstein avec sa révolutionnaire relativité, en passant, à un niveau plus politique, par la séparation du Clergé et de l’Etat en 1905 – mais aussi l’écho futur des bombes qui rythmeront les deux guerres mondiales de la première moitié du siècle dernier, Freud assiste à des cours aussi divers que ceux enseignés par l’un des fondateurs de l’histologie, Ernst Wilhem von Brücke, sur la physiologie de la voix et du langage ou ceux, par Brentano, de philosophie, facultatifs depuis 1873 pour les carabins, évoquant nombre de voix sacrées à l’histoire de la pensée dont Freud est on ne peut plus friand.