HORS DE MOI

Embryon 

[ … ] le sentiment du Moi que possède l’adulte n’a pu être tel dès l’origine. Il a dû subir une évolution qu’on ne peut évidemment pas démontrer, mais qui, en revanche, se laisse reconstituer avec une vraisemblance suffisante. Le nourrisson ne différencie pas encore son Moi d’un monde extérieur

PERDRE ?, MOI ?, JAMAIS.

Extrait du texte d’Anne Dufourmantelle, Intelligence du rêve, Manuels Payot, 2012, dans lequel l’auteure interroge aussi les figures symboliques de l’ange, du génie poétique et du daimôn, messagers de la parole comme le rêve l’est de notre plus secrète identité.

Aux abords du trauma

Le rêve construit des scénarios dont nous sommes les héros secrets, nous offrant ainsi, en dépit du danger ou grâce à lui, une royauté reconquise. La jeune adolescente au moment de ses règles devrait comprendre qu’il est temps de se séparer de sa mère, de conquérir un espace propre qu’elle ne devra qu’à son courage, sa détermination, sa confiance en la vie aussi. La mélancolie est parfois, dit J-P Winter*, le signe que nous avons abdiqué et que nous le savons ; elle nous hante de ce savoir que nous aurions dû ou pu combattre, au moins nous révolter, et que nous n’en avons pas eu la force. Elle trahit ce silence secret, c’est pourquoi elle est toujours aussi une colère.

CECI EST MON PÈRE

Remerciements des plus sincères à Frédéric Gohr qui aura accepté la publication de ses mots sur ce site. C’est déjà ça.

 

Je t’aime ; c’est non.

Albrecht G., mon père, n’était pas un héros. C’était un môme mal construit juste avant la seconde guerre avec un nom prussien et, chemin de traverse de la génétique, une gueule d’espagnol. Ses parents : son père souvent absent, sorte de dandy spectral, personnage mystérieux sorti d’un roman de Drieu La Rochelle, sa mère aimante, catholique pratiquante, courageuse, mais très anxieuse. 

LA-DAME-AVEC-QUI-ON-PARLE

Encourager la parole 

Quiconque pousse la porte de l’analyste, sans même le savoir, ou la porte de chez quelque psy que ce soit, d’aucun compose le numéro de téléphone, prend ce fameux rendez-vous sur les plateformes modernes, c’est toujours la même histoire ; c’est l’enfant en moi qui, exaspéré des injonctions du monde dit « adulte », prend les choses, La Chose, en mains. Ça suffit ! 

«  Pour les enfants, j’étais « la-dame-avec-qui-on-parle ».

JE NE CROIS PLUS EN MOI

Mordicus

 » Je n’ai pas toujours été l’homme que je suis. J’ai toute ma vie appris pour devenir l’homme que je suis mais je n’ai pas pour autant oublié l’homme que j’ai été ou, à plus exactement parler, les hommes que j’ai été. Et si, entre ces hommes-là et moi il y a contradiction, si je crois avoir appris, progressé, changeant ces hommes-là quand, me retournant je les regarde, je n’ai point honte d’eux, ils sont les étapes de ce que je suis, ils menaient à moi. Je ne peux dire moi sans eux. Je connais des gens qui sont nés avec la vérité dans leur berceau, qui ne se sont jamais trompés, qui n’ont pas eu à avancer d’un pas de toute leur vie, puisqu’ils étaient arrivés quand ils avaient encore la morve au nez. Ils savent ce qui est bien, ils l’ont toujours su. Ils ont pour les autres la sévérité et le mépris que leur confère l’assurance triomphale d’avoir raison. Je ne leur ressemble pas. La vérité ne m’a pas été révélée à mon baptême, je ne la tiens ni de mon père ni de la classe de ma famille. Ce que j’ai appris m’a coûté cher, ce que je sais je l’ai acquis à mes dépens. Je n’ai pas une seule certitude qui ne me soit venue autrement que par

UNE SINGULIÈRE CAPACITÉ DE VIVRE

VIVRE AU RISQUE DU DIRE

Extrait du texte écrit par Wanda Dabrowski

Offre m’a été faite d’écrire quant à mon expérience de la psychanalyse, offre qui témoigne d’un lien de travail avec des psychanalystes dans une École. Écrire à partir de l’indicible, à partir de ce qui ne peut pas s’écrire, au coeur du noeud de l’expérience et de la transmission.

Vivre quand quelque chose… ne va pas avec la vie, avec le désir de vivre, avec le sentiment mal assuré de vivre, avec le fait de rêver sa vie plutôt que de la réaliser, telles sont quelques déclinaisons qui peuvent motiver une demande d’analyse et qui ne manquent pas de s’y déployer.

LE JOUR OÙ J’AI PRIS LA DÉCISION D’ALLER CONSULTER ‘QUELQU’UN’

Qu’est ce qui nous amène un jour à consulter un psychanalyste ?

Je partage avec vous ici le premier épisode d’une série de quatre documentaires émis sur France Culture en Septembre 2016. 

‘ L’envie de se cacher dans un cabinet de psychanalyste et de comprendre enfin comment ça se passe, ce qui se passe, ce qui se dit et comment ça se dit. De savoir si ça fait du mal ou si ça fait du bien. De savoir si ce psychanalyste est comme le mien, s’ils sont tous pareils ou si ce cabinet ressemble à celui qu’on a fréquenté. Et puis aussi on voudrait que l’analyste avoue. Est-ce qu’il souffre ? Est ce qu’elle compatit ? Est ce qu’il rêve ? Est ce qu’elle s’ennuie ? Est ce qu’il nous aime ? Et puis enfin surtout comment tout ça va finir ?